Cette 4e édition du FCNM s'emballe avec quotidienne deux représentations pour les onze troupes en compétition. Vendredi, ce fut au tour de Moughamarat ataouaman et de Assahar el Haïr de se mesurer sur les planches de la salle de la maison de la Culture. La première est une production d'Arous Wahran, texte et mise en scène de Abdelkhalek Houari. Cet évènement a été l'occasion pour les organisateurs de ce festival de rendre hommage à Hamidi Saïd, cet artiste au long parcours qui compte à son actif pas moins de 55 années de métier. D'ailleurs, son dernier spectacle les Aventures de Djeha, les marionnettes et les clowns a été présenté en ouverture en hors compétition. Pour M. Kali, chargé de la communication auprès du commissariat de ce festival, “il s'agit tout simplement d'un come-back artistique au pays après des décennies d'exercice de son métier de marionnettiste à l'étranger. Rejeté de l'école coloniale à laquelle il préférait un peu trop la fréquentation de Tahtaha, la mythique place de Mdina Jdida. Mais, en vérité, il en fut aussi rejeté parce qu'il devait s'occuper à faire de petits boulots pour aider son père à subvenir aux besoins de la famille. Il suivra alors les cours du soir pour combler le besoin de s'instruire”.Aussi, grâce au guide élaboré par le commissariat du festival, nous avons eu le plaisir de connaître davantage cet artiste hors pair. Ainsi, on apprend que tout jeune, après avoir été initié au théâtre amateur au sein de madrasset El-Falah, une institution de l'Association des ulémas, Hamid Saïd se met à sa pratique au sein des SMA. Comme nombre d'artistes algériens, Hamidi connut lui aussi les arrestations et les geôles coloniales. À l'indépendance, il est brièvement sociétaire du TNA qu'il quitte pour la télévision nationale où il resta 10 années, de 1963 à 1972, participant à l'émission “El Hadiqa essahira” qu'il alimenta en tant que marionnettiste. Parallèlement, il fonde les Compagnons de la marionnette en 1964, une troupe avec laquelle il participe en 1968 à la Semaine culturelle d'Oran. Hamidi s'installe en France avec sa troupe en 1972, année où il représenta l'Algérie au Festival mondial de la marionnette à Charleville-Mézières. En 1986, il est organisateur d'une exposition à Montpellier et dans plusieurs villes de France sous le thème “Islam, hier et aujourd'hui” avec des animations et des conférences débats assurées par des spécialistes de l'islam des facultés d'Aix-en-Provence et de la Sorbonne. De retour au pays, Hamidi Saïd tente vainement de monter un théâtre de marionnettes et une école de formation en art de la marionnette. Il subit l'incompréhension et connaît de multiples déboires. Mais, loin de baisser les bras, il releva le défi, à 73 ans, en créant Masrah el araïs Hamidi Saïd, une compagnie avec laquelle il va être présent dans le off de la 64e édition du festival d'Avignon qui se tiendra du 7 au 27 juillet. Il y sera avec le spectacle les Aventures de Djeha, les marionnettes et les clowns.