Baisser de rideau, vendredi soir, sur la 8e édition des Journées cinématographiques de Béjaïa. Une clôture marquée par un hommage appuyé au regretté réalisateur Azzedine Meddour. La projection de Hna fi Hna a été suivi par un témoignage poignant du réalisateur Belkacem Hadjadj, qui a ému l'assistance, nombreuse en ce dernier jour des rencontres. Il faut dire que ces journées, dédiées au cinéma, sont ancrées dans le paysage culturel béjaoui. Les organisateurs, animateurs de l'association Project'heurts, ont pérennisé et réussi à imposer ce rendez-vous cinématographique dans la ville de Béjaïa. Il faut dire que l'abnégation et le dynamisme de Project'heurts ont pesé dans la réussite de cette 8e édition à travers une organisation parfaite. Qu'est-ce qui a été mis en avant cette année ? Les animateurs de Project'heurts ont préféré jeter un regard sur le cinéma maghrébin tout en lorgnant sur celui qui vient d'outre-mer, qui est à la fois décalé, comme le cinéma belge. Ainsi, pendant une semaine, le plein écran est “crevé” au rythme de projections de courts et longs métrages et de documentaires. Les organisateurs ont privilégié durant les premières séances des films algériens. Le public a eu droit aux projections du Dernier passager, de Mounes Khemmar, et de Voyage à Alger, d'Abdelkrim Bahloul. Deux productions cinématographiques au relent respectivement social et autobiographique. Le lendemain du coup d'envoi de la manifestation, les cinéphiles ont été conviés à la découverte du cinéma marocain, qui essaie de faire son trou et de s'imposer du moins à l'échelon régional. Le public béjaoui a eu à découvrir, à travers la projection de trois films de l'école supérieure des arts visuels de Marrakech et la cinémathèque de Tanger, le cinéma marocain en devenir. Mais le clou de ces rencontres reste incontestablement le débat sur la place de la critique cinématographique. S'il est vrai que le monde critique du cinéma est un vrai métier, chez nous, on ne peut pas parler de métier. Des journalistes passant allègrement d'une activité sportive à l'économie et de l'économie à la santé, etc. Le problème se pose avec acuité quand il s'agit de journalistes de province, car travaillant souvent seul.