Les travailleurs estiment que la décision du groupe Grepco d'Annaba a été prise à la hâte, d'autant plus que l'EPBTP de Béjaïa a bénéficie d'une décision d'assainissement financier du gouvernement. Les travailleurs de l'Entreprise publique du bâtiment et des travaux publics de la wilaya de Béjaïa (EPBTP) contestent énergiquement la décision du groupe Grepco d'Annaba qui vient de décider l'absorption de leur entreprise par la Getic de Sétif. La sentence est survenue à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire tenue le 31 mars dernier. Les travailleurs, qui sont derrière leurs représentants syndicaux (UGTA) et du comité de participation, regrettent cette décision, prise dans la précipitation, alors que l'EPBTP de Béjaïa a bénéficié d'un assainissement financier du gouvernement. Les pouvoirs publics ont doté, a-t-on indiqué, l'entreprise d'un fonds de quelque 275 000 000 DA et d'un programme d'investissement, qui s'est étalé sur 3 années et qui était de l'ordre de 700 000 000 DA. Lors de leur conférence de presse, les membres de la section syndicale se sont interrogés sur les critères qui ont dicté le choix d'une “fusion dissolution” des membres du groupe. Les acteurs sociaux au sein de l'EPBTP de Béjaïa ont rappelé que la performance économique, la valeur vénale des actifs et le montant des capitaux sont les “deux critères fondamentaux déterminants dans toute mesure de fusion ou d'absorption”. Dans ces conditions, ont poursuivi les syndicalistes, leurs arguments sont battus en brèche et le choix du groupe est loin d'être pertinent. Dès lors qu'ils soutiennent que “la Getic de Sétif, issue de la filialisation de l'ex-EPBTP/Sétif, délestée de tout son passif et bénéficiant d'un marché de logements parmi les plus prospères au niveau national, n'est jamais arrivée à décoller, signe évident du manque de dynamisme de cette entreprise qui ne possède comme seul et unique actif que son siège social et une seule branche d'activité”. Contrairement à leur entreprise qui renferme, a-t-on énuméré, de nombreux centres de production, des actifs et un très riche parc. “Dans ce cas de figure, une entreprise assainie (EPBTP) et une entreprise déstructurée, c'est l'inverse qui doit être décidé”, a-t-on affirmé. S'il y a fusion ou absorption, elle doit se faire au profit de l'EPBTP. Il y a lieu de signaler que l'EPBTP de Béjaïa est la seule à travers le territoire à avoir justement échappé à la vague des dissolutions, grâce aux sacrifices de ses 278 travailleurs, a-t-on rappelé. Des fonctionnaires actuellement, faut-il le préciser, sans salaire depuis six mois. De son côté, le wali de Béjaïa, saisi par le syndicat et le conseil de participations de l'entreprise, n'a pas manqué d'inviter le président du directoire de la SGP Injab à réviser sa décision. Le chef de l'exécutif a notamment mis en avant le fait que l'EPBTP est la seule entreprise publique qui arrive à se faire une place, voire à concurrencer les entreprises privées dans le secteur du bâtiment. Et avec l'ambitieux projet inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, la wilaya de Béjaïa ne manquera pas de faire appel à ses services. Avec ce soutien inespéré du premier magistrat de la wilaya, les travailleurs, qui demeurent mobilisés, sont déterminés à annuler cette décision, perçue comme tendant “à la mise à mort de leur entreprise”.