Voulant chambouler l'ordre international établi, le président iranien a affirmé, hier, que la résolution onusienne était “un bout de papier sans valeur”, tout en fustigeant les cinq puissances qui “ont le droit de veto ainsi que les bombes nucléaires et elles veulent monopoliser l'énergie nucléaire”. Comme il fallait s'y attendre, Téhéran n'accepte pas la nouvelle résolution des Nations unies, qui le sanctionne pour son programme nucléaire, laquelle “n'aura aucun effet”, selon le président iranien. En visite à l'Exposition universelle de Shanghai à l'occasion de la Journée de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que “la résolution n'a pas de valeur légale et elle n'aura aucun effet”, avant d'ajouter : “C'est un bout de papier sans valeur.” Sur un ton plus virulent, il lance : “La période d'intimidation et de coercition est révolue. Nous avons toujours dit que le Conseil de sécurité de l'ONU est un instrument entre les mains des Etats-Unis. Ce n'est pas démocratique, c'est un instrument dictatorial.” Ainsi, après avoir dit dans sa déclaration à chaud juste après l'adoption mercredi dernier de la résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies que les sanctions étaient “bonnes pour la poubelle”, il ajoute en faisant référence aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité : Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie, que les “cinq puissances ont le droit de veto ainsi que les bombes nucléaires et elles veulent monopoliser l'énergie nucléaire”. Mahmoud Ahmadinejad a également accusé les puissances nucléaires de “monopoliser la technologie” et d'empêcher les autres pays d'“utiliser le nucléaire pacifiquement”. Dans la foulée, il ne s'est pas privé de critiquer les Etats-Unis qui ont joué un rôle moteur pendant des mois pour faire voter la résolution en obtenant finalement le soutien des deux pays les plus rétifs à des sanctions : Chine et Russie. Pour le chef de l'Etat iranien, le président Barack Obama a “fait une grave erreur” et va empêcher “des relations amicales avec le peuple iranien”. Il assure que “le gouvernement des Etats-Unis veut avaler tout le Proche-Orient”, car, poursuit-il : “Les Etats-Unis ont un régime sioniste avec des bombes nucléaires dans la région (...) Ils essaient de sauver le régime sioniste.” Mais, selon lui, Israël “ne survivra pas, il est condamné”. Il s'est toutefois abstenu de critiquer en répondant à la question de savoir s'il en voulait à la Chine de s'être associée aux sanctions. Ahmadinejad a répondu que l'Iran “n'a pas de problème avec les (pays) autres” que les Etats-Unis, tout en soulignant que Pékin prônait encore “la diplomatie”. Pourtant, la veille, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, ne s'était pas privé de dénoncer la position de Pékin en déclarant : “Je suis surpris par la Chine” qui “accepte la domination” américaine, en avertissant que cette “attitude aura certainement des conséquences dans le monde musulman”. La Chine a immédiatement répondu, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang, qu'elle “attache une grande importance à ses relations avec l'Iran”.