L'Iran a proposé la création d'un «organe international indépendant» pour contrôler le désarmement nucléaire et la non-prolifération, réclamant aussi que les puissances nucléaires occidentales soient écartées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de la révision du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le président iranien a fait ces propositions en ouvrant la conférence internationale sur le désarmement nucléaire organisée à Téhéran en contrepoint au sommet sur la non-prolifération réuni en début de semaine à Washington. L'Iran, qui dément avec force vouloir fabriquer des armes nucléaires, n'a pas été invité à ce sommet en marge duquel Américains et Européens se sont gaussé de la prétendue «menace» iranienne tout en évitant d'évoquer le réel arsenal israélien. L'Etat hébreu, détenteur d'un arsenal nucléaire des plus controversés et non signataire du TNP, a refusé de participer au sommet de Washington. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a fustigé les Etats-Unis, «seul criminel atomique du monde», dans un message à cette conférence qui réunit une dizaine de ministres et de vice-ministres des Affaires étrangères, dont des représentants russe et chinois. Le responsable iranien a réaffirmé que l'utilisation des armes nucléaires est interdite par l'islam. «Seul le gouvernement américain a commis un crime nucléaire», fera-t-il remarquer. L'histoire retiendra en effet que les Etats-Unis, en août 1945, ont largué des bombes atomiques sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki causant plus de 140 000 morts et des dégâts incommensurables. Le traumatisme des bombes atomique est d'ailleurs encore présent dans la mémoire nippone. Ahmadinejad a également contesté le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, «antidémocratique, injuste et inhumain». Ce système «devrait soit être annulé, soit, si certains insistent pour le conserver, être étendu à certains pays d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique et d'Europe afin de réduire ses effets négatifs». L'actuelle conférence de Téhéran devrait préparer une prochaine rencontre consacrée à la révision du TNP début mai à New York. L'Iran devrait utiliser cette conférence comme forum pour défendre ses positions. M. B.