Fin mai, c'est la mort dans l'âme que Mourad Meghni a dû renoncer au voyage en Afrique du Sud avec les Fennecs. Le milieu de la Lazio confie son désarroi, évoque les Bleus et bien sûr l'Algérie qu'il espère être une des surprises de l'épreuve. Mourad, un mot d'abord sur votre état de santé… Mourad Meghni : Je me suis fait opérer vendredi dernier du tendon rotulien. Je vais maintenant me concentrer sur la rééducation d'ici à deux semaines, pour trois à quatre mois de travail avant le retour. Vous ne pouviez vraiment pas tenir votre place ? J'ai des douleurs depuis novembre. J'aurais pu essayer avec des infiltrations, mais j'avais peur que le genou lâche. J'ai tenté une dernière chance en allant au stage. Mais on a décidé que c'était mieux pour moi de ne pas être de l'aventure. La première Coupe du monde en Afrique est une réalité. Êtes-vous fier pour le continent ? C'est sûr que c'est une bonne chose pour l'Afrique tout entière, pour améliorer son image. J'espère aussi que cela va donner un supplément d'âme aux équipes africaines. En plein été, elles auraient plus de chance d'aller au bout, avec de grosses chaleurs. Mais j'espère quand même une surprise, l'Algérie par exemple (sourire)… Comment jugez-vous ce groupe C ? Il n'y a pas de groupe facile. Le nôtre est fait de deux sélections qui jouent un beau football, l'Angleterre et les Etats-Unis. Reste la Slovénie qui a quand même sorti la Russie. Ce premier match face aux Slovènes sera décisif. Quelles sont les forces de l'Algérie ? On va jouer à 2 000%. Tout donner pour nos couleurs. On joue tellement avec le cœur qu'on arrive à faire parfois des matches exceptionnels. On a d'excellentes individualités sur le plan technique. On doit maintenant mieux jouer ensemble. Plus jeune, vous avez hésité entre la France et Algérie. Aucun regret ? Non, aucun. Je suis très fier de jouer pour les Fennecs. Cela a été un choix important dans ma carrière. Cela m'a permis de participer à la CAN, d'atteindre l'élite internationale… Que pensez-vous de l'équipe de France ? J'ai vu leurs matches de préparation. Mais une fois la compétition lancée, la France va élever son niveau. Je suis confiant pour elle. Qui voyez-vous aller jusqu'au bout ? Moi, je vois l'Argentine ou l'Espagne, deux équipes que j'aime bien, avec d'incroyables individualités. La surprise ? J'espère l'Algérie ! Que peut-on souhaiter aux Algériens ? L'engouement est énorme depuis qu'on s'est qualifié. En s'approchant du premier match, la tension monte. Passer le premier tour serait un bon résultat puisqu'on ne l'a pas fait, ni en 1982 ni en 1986. Ce serait déjà bien.