Né en 1925 à Aïn Orak, à 40 kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de wilaya d'El-Bayadh, Hadj Moulay Brahim a rejoint le PPA en 1947. Son engagement pour la cause nationale l'a propulsé, dès le déclenchement de la Révolution, à la tête d'une katibat qui comportait dans ses rangs un grand guerrier du nom de Yousfi Bencherit. En 1959, il fut nommé commandant de la Zone III de la Wilaya V historique. Son principal atout, c'est son charisme et son sens de responsabilité qu'il a su garder jusqu'à sa disparition tragique, la nuit de mardi dernier. La considération que lui vouent la population d'El-Bayadh et ses anciens compagnons de lutte n'a pas d'égale, lui qui a choisi de se retirer de la scène politique dès le cessez-le-feu. Son décès, survenu après de longs mois passés dans les hôpitaux d'Oran, avant d'être transféré à Alger, constitue une grosse perte pour la famille révolutionnaire locale qui se nourrissait toujours des vérités du grand combattant qu'il était, lequel est, par ailleurs, sollicité à chaque fois qu'un débat sur la Révolution est enclenché. L'enterrement auquel il a eu droit, l'après-midi de jeudi dernier, est digne de sa grandeur. Les autorités civiles et militaires de la wilaya étaient toutes là, au milieu d'une foule impressionnante, entre autres le ministre des Moudjahidine Cherif Abbas et Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines. Il a été enterré dans son village natal à Aïn Orak, un village martyr perché sur les hauteurs ; un vœu exaucé au moment où les autorités voulaient le voir enterré à côté de ses compagnons de lutte au Carré des martyrs sis au chef-lieu de wilaya. Sa disparition intervient à un mois d'intervalle de celle d'un de ses compagnons, El-Hadj Reguibi, décédé à l'âge de 90 ans à El-Abiodh Sidi-Cheikh.