En collaboration avec l'Office du parc national de l'ahaggar (Opna), l'association Nour El-Yatim, le Croissant-Rouge algérien, l'Ecole des jeunes sourds (Ejs) et le Centre médico-pédagogique pour enfants inadaptés mentaux (Cmpeim) de Tamanrasset ont organisé une sortie au profit d'une vingtaine de handicapés vers le majestueux mont d'Assekrem, à 80 km du chef-lieu de la wilaya. Une excursion pédagogique, première du genre, qui leur a permis de découvrir les plus beaux coucher et lever du soleil au monde outre les panoramiques sites écologiques de renommée mondiale où s'entremêlent beaux reliefs et lagunes entre autres. La route leur a été un itinéraire de découverte. Ils se sont montrés hyperactifs à l'idée de profiter de chaque minute qui passe et de chaque halte faite dans les différents endroits idylliques afin d'immortaliser ce souvenir en se prenant en photo avec leurs encadreurs, composés de psychologues, d'éducateurs spécialisés et d'aides éducateurs qui, de leur côté, font tout pour que cet événement soit gravé dans leur mémoire. Dans un climat d'hilarité et une ambiance joviale sans pareille, ces infirmes ont exprimé du regard leurs joie et volonté de surpasser leurs handicape et impotence. “On aurait tant voulu faire participer tous les handicapés de la wilaya en guise d'encouragement. Mais le moyen de transport fait défaut et les crédits budgétaires alloués pour financer ce type d'opérations ne nous permettent aucunement de louer des véhicules spéciaux pour effectuer de telles sorties, vu l'inaccessibilité de la route. C'est dire que le soutien de nos collaborateurs, de l'Opna particulièrement, faut-il l'avouer, nous a été d'une grande importance pour rendre effective une telle initiative nécessitant beaucoup de moyens. Aussi, faire preuve d'une grande responsabilité pour s'aventurer dans une véritable mosaïque d'écosystème déployée dans une immensité désertique d'une grande envergure touristique. C'est une chance pour eux de découvrir les valeurs biologiques et géologiques de cette région de l'Algérie profonde”, nous confie M. Bensalem A., directeur du Cmpeim, qui a également fait part des moments indélébiles vécus à Afilal où l'on a aperçu le fameux poisson, dit barbeau du désert ayant âprement survécu aux prédateurs piscicoles. Des espèces qu'ils ne voient habituellement que dans leurs manuels scolaires. Ils se sont sérieusement régalés. Après la pause-déjeuner, on a, en trombe, repris la route vers Assekrem dans le but d'y arriver avant le coucher du soleil. Toutefois, pour y parvenir, il faut arpenter une piste relativement carrossable où sont souvent mis à épreuve les chauffeurs et guides, faisant montre de leur irréprochable compétence et expérience au volant. 19h30. Le soleil amorce son déclin dans un ciel peu nuageux. Mais pour s'offrir la belle vue, il faut encore crapahuter et gravir toute une montagne pour atteindre la cime où se trouve la chapelle du père Charles de Foucauld, ancien militaire de l'armée coloniale qui s'y installa en 1905 après sa dévotion chrétienne. “Pour atteindre cette cime, il faut infailliblement avoir des poumons sains et des espaces spongieux de sportifs”, lâchent ironiquement certains encadreurs. C'était une sorte de défi pour les enfants infirmes qui ont fait preuve de courage et de volonté comme pour leur transmettre le message de leurs aptitude et intégration sociales. Une fois au sommet du mont, culminant à plus de 2 700 mètres d'altitude, une visite guidée dans ladite chapelle leur était proposée où ils se sont imprégnées de la vaste richesse bibliographique de Charles de Foucauld, juste avant que la nuit n'impose sont manteau noir. Ne voulant pas rompre avec l'ambiance festive, les encadreurs ont agrémenté la soirée avec plusieurs animations devant ces impotents qui, tout en gardant l'énergie pour gravir derechef jusqu'au sommet tôt le matin et assister au lever du soleil, restent infatigables, sachant parfaitement que de telles expériences sont rarissimes. AREZKI K.