Après un long silence, le capitaine de l'équipe nationale Yazid Mansouri sort de sa réserve. En effet, le milieu de terrain du FC Lorient parle, dans cet entretien, de son statut de remplaçant, de l'équipe nationale, du prochain match face à l'Angleterre. Liberté : Pour son premier match, l'équipe nationale est sortie les mains vides d'une rencontre qu'elle pouvait aisément gagner. N'est-ce pas ? Yazid Mansouri : C'est désolant et regrettable à la fois de passer tout près d'une victoire certaine. Vraiment, nous ne méritons pas de perdre un tel match, de surcroît devant un adversaire largement à notre portée. Il fallait justement éviter de perdre cette première rencontre, mais le destin en a voulu autrement. Sincèrement, la Slovénie a volé les trois points de la victoire. Elle n'était pas dangereuse durant toute la rencontre. À l'exception d'un tir lointain, notre gardien n'a pas été du tout inquiété tout au long de la partie. Malheureusement, les choses ont mal tourné pour nous. Sincèrement et sans prétention aucune, les Slovènes étaient largement à notre portée. Qu'est-ce qui n'a pas marché, selon vous ? En un mot, nous avons été naïfs sur certaines actions et autres combinaisons, et ce par manque d'expérience. D'ailleurs, j'estime qu'il faut progresser sur certains aspects afin d'aspirer réaliser de bons résultats durant ce Mondial. C'est dommage. De plus, nous avons joué en infériorité numérique durant le dernier quart d'heure, et cela a été fatal pour toute l'équipe. Vous savez, il n'est jamais facile d'évoluer amoindris à ce stade de la compétition. L'important, maintenant, est d'oublier vite cette déconvenue et de replonger dans la compétition en préparant convenablement notre prochaine rencontre face à l'Angleterre. D'aucuns s'accordent à dire que Chaouchi endosse la responsabilité de cet échec après avoir commis une bourde ayant coûté cher à l'équipe… Je n'étais pas sur le terrain pour juger. Tout ce que je peux vous dire, c'est que le ballon a changé bizarrement sa trajectoire. Et ce n'est jamais évident pour un gardien de but. Tout le monde critique ce ballon officiel. Donc, il ne faut pas blâmer tel ou tel joueur. En football, tout peut arriver. L'important, comme je viens de vous l'affirmer, est de se concentrer sur le prochain rendez-vous. Justement, les Verts n'ont pas droit à l'erreur s'ils veulent garder leurs chances intactes pour la qualification au second tour. Pour ce faire, ils doivent battre l'Angleterre. Un commentaire ? (il observe un moment de silence) Certes, je reconnais que la tâche sera extrêmement délicate face à l'une des meilleures sélections au monde. Cependant, un match de football ne ressemble jamais à un autre. Tout peut arriver. Il faut y croire jusqu'au bout, un point c'est tout. L'Angleterre n'a, cependant, pas montré grand-chose lors de sa confrontation avec les Etats-Unis… Certes, mais force est de reconnaître que les Etats-Unis, c'est un dur morceau. C'est une équipe forte et technique à la fois. C'est pour cette raison que les Anglais ont eu la tâche difficile. Maintenant, nous devons faire comme les Etats-Unis et tenter de tenir la dragée haute à l'un des favoris en puissance au titre suprême. Vous avez eu l'occasion d'apprécier la valeur de votre prochain adversaire, quels ses points forts et ses points faibles ? L'Angleterre possède un milieu de terrain assez garni et compact à la fois, l'attaque est le maillon fort de cette équipe. Donc, il faut rester vigilant derrière. Par contre, la défense anglaise a des failles qu'on pourra exploiter, à mon avis. Sur un plan personnel, vous êtes passé du statut de titulaire indiscutable de l'équipe à simple remplaçant. Cela a dû être dur à accepter ? C'est sûr. J'aurais bien aimé jouer le Mondial, à l'instar de l'ensemble des joueurs. N'importe quel compétiteur n'aimerait rater un tel rendez-vous, mais le destin en a voulu ainsi. C'est dur à supporter, mais nous n'avons pas le choix. En voulez-vous à l'entraîneur Saâdane, surtout que vous vous êtes beaucoup investi durant toute la campagne éliminatoire ? Je respecte les choix du coach. J'attendrai sagement mon tour et, le moment venu, je retrouverai mon statut de titulaire. La vie d'un footballeur est ainsi faite. Il y a des hauts et des bas. Ne ressentez-vous pas une certaine frustration après les critiques acerbes dont vous avez fait l'objet ? Je me concentre actuellement sur le Mondial, un point c'est tout.