Ses excellentes prestations face à l'Eire à Dublin et aux Emirats arabes unis à Nuremberg ont donné beaucoup d'espoir à tous les supporters de l'équipe nationale. D'aucuns parmi les Algériens voient en lui celui capable de réanimer le compartiment offensif et mettre fin à cette stérilité de l'attaque qui handicape depuis un bon moment déjà les Verts. Ryad Boudebouz était d'ailleurs attendu comme l'une des probables révélations de ce Mondial 2010. Personne n'imaginait sa mise à l'écart du onze titulaire, encore moins qu'il puisse suivre toute la rencontre face à la Slovénie du banc de touche, sans pouvoir faire son entrée sur le terrain, ne serait-ce que pour un bout de match. Surtout qu'avec le seul Rafik Djebbour en pointe, l'EN donnait des signes inquiétants d'impuissance offensive face à une défense slovène pourtant pas si imperméable que cela. Mais en dépit de sa grande expérience dans ce genre de situation, le sélectionneur Rabah Saâdane a surpris tout son monde en gardant Boudebouz à ses côtés sur le banc, privant les Verts d'un atout non négligeable, le seul peut-être avec Djamel Abdoun qui aurait pu apporter ce punch offensif, un dynamisme, une technique tout en mouvement et le brin de folie qui manquait justement au jeu de la sélection nationale. Boudebouz ne demandait que cela, lui qui a déclaré à maintes reprises, au lendemain du match face aux Emirats, durant lequel il a fait une entrée remarquée, qu'il se tenait prêt. Or, à sa grande déception et celle des supporters algériens présents qui attendaient impatiemment son incorporation, Saâdane en a décidé autrement, se privant certainement d'une carte que beaucoup d'observateurs qualifiaient de gagnante. Au final, l'EN, avec un seul avant de pointe qui plus est sevré de bons ballons, n'a rien démontré offensivement, avant-hier sur le terrain du Peter-Mokaba Stadium. Paradoxalement, sur le banc, il y avait cet élément pétri de qualités nommé Boudebouz qui finira le rencontre comme il l'avait débutée, assis sur le banc les jambes en fourmis, alors que ses coéquipiers souffraient pour s'approcher des bois slovènes. Mais cela, seul Saâdane ne l'a, apparemment, pas compris, marginalisant un élément qui aurait pu apporter beaucoup à l'EN. “Il est tout à fait normal que je sois déçu. Je ne veux surtout pas remettre en cause les choix de l'entraîneur, mais comme chaque joueur compétiteur, je voulais bien évidemment disputer ce premier match de Coupe du monde et essayer d'apporter un plus à mon équipe”, a lâché Boudebouz à la fin du match sur sa double déception de rester cloué sur le banc pendant toute la partie, mais aussi à cause de cette première défaite qui met les Verts sous pression. Laquelle défaite rapproche plus l'Algérie de la porte de sortie. Cela étant, la déception du jeune prodige algérien ne devrait pas s'étaler dans le temps, puisqu'il est très fort probable, voire acquis qu'il sera dans le onze de départ pour le prochain match décisif contre les Anglais. Les Verts n'ayant pas trop le choix, ils doivent gagner pour espérer garder des chances de passage pour le prochain tour. Et Saâdane jouera toutes ses cartes offensives, en premier lieu celle de Boudebouz, pour essayer de créer l'exploit. Le joueur se dit prêt et sait ce qui l'attend avec son groupe ce vendredi au Cap. “Je suis prêt et je tâcherai de faire de mon mieux pour essayer d'apporter ce que l'équipe attend de moi. Nous devons aller avec les tripes pour battre l'Angleterre. C'est notre dernière chance si l'on veut rester dans ce Mondial, et on va la négocier à fond.”