Le P-DG de la Société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Ouest, entouré des directeurs de distribution des zones d'Oran et d'Es Senia, a présenté, avant-hier matin à l'hôtel Royal, le bilan de l'exercice 2009. Un bilan très détaillé mais qui révèle, pour la première fois, un déficit dans les comptes de la société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Ouest (SDO) pour un montant de 4 416 millions de DA, alors que le chiffre d'affaires (CA) a été de 35 817 millions de DA. Bien que ce CA soit en progression de 7% pour l'électricité et de 12% pour le gaz par rapport à l'exercice 2008, le poids des charges, qui ont atteint 42 658 millions de DA et n'ont pu être résorbés, pénalise grandement la SDO. Lors de son point de presse, le P-DG de la SDO a expliqué cette contreperformance par plusieurs facteurs. En effet, l'accroissement des charges en 2009 est pour l'essentiel dû à la part considérable des déperditions d'électricité qui atteignent 20,93%, aux créances représentant plus de 140 milliards et dont une bonne partie ne seront plus récupérables, mais aussi au gel des tarifs depuis 2006. Pour ce qui est des pertes, l'orateur expliquera leur niveau actuel, une progression de l'ordre de 14% par rapport à 2008, par, d'une part, des problèmes internes de gestion, les pertes techniques, qui sont au demeurant considérées comme naturelles, d'autre part et surtout l'ampleur de la fraude qui cause problème avec un manque à gagner de l'ordre de 3 528 000 DA. Les directions de distribution d'Es Senia et d'Oran totalisent près de 200 sites où la fraude est massive et il n'est pas question à Oran de placer des compteurs dans les bidonvilles, comme cela a été fait à Alger. L'autre argument avancé par la SDO reste l'éternel problème du gel des tarifs. À titre d'indication, l'écart entre le prix de revient et le prix de vente du gaz est de 27%, ce qui est considérable. Dans le même temps, alors que la SDO se trouve bloquée par une politique de prix sociale pour les abonnés ordinaires, le gaz, qui, lui, est vendu par la Sonatrach, est passé de 828 à 894,35 DA le m3, soit une augmentation de 8%, de même pour l'achat de l'énergie SPE qui a aussi connu une augmentation de 51%. Tous ces facteurs remettent dès lors en cause les investissements qui n'ont pu atteindre que 13 milliards de DA pour la SDO, couvrant 17 wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest, et qui est en attente du programme 2010 /2014 toujours pas transmis par le gouvernement. Par ailleurs, dans les comptes de la société, le montant des créances, qui est de 10 milliards de DA, concerne 37% d'abonnés ordinaires et 50% l'administration dont l'ADE principalement. L'exercice 2010 risque de se poursuivre sur la même tendance si d'ici-là, ces questions ne trouveront pas de solutions de la part de la tutelle alors que la SDO est désormais soumise à la concurrence mais pas avec les mêmes règles.