Le groupe affiche un important déficit financier dû au lourd plan d'investissement engagé et aux créances détenues sur ses abonnés. Malgré un chiffre d'affaires en nette évolution de 5,4%, Sonelgaz a toujours du mal à maintenir la tête hors de l'eau. En effet, lors de la présentation de son rapport d'activité et comptes de gestion consolidés du groupe, le président-directeur général, Noureddine Bouterfa, a fait part hier de nombreuses difficultés financières rencontrées par le groupe, l'année écoulée. «Le dynamisme des activités a eu pour corollaire des difficultés avérées pour le groupe d'assurer le financement des investissements décidés sur des moyens propres. Sur ce plan, l'exercice 2009 a été exceptionnellement difficile», a révélé M.Bouterfa. Cette situation s'est traduite par un résultat d'exploitation déficitaire de -14,5 milliards de dinars. Ce déficit s'explique par l'importance du taux d'évolution des charges nettes par rapport à l'exercice précédent, mais aussi et surtout à l'importance du niveau de dépenses d'investissement qui est largement supérieur au chiffre d'affaires global du groupe. Pour preuve, le montant des investissements des sociétés filiales de Sonelgaz a atteint, en 2009, un nouveau record. Ce dernier est estimé à 240 milliards de dinars, ce qui représente près de 176% du chiffre d'affaires qui est, quant à lui de 136 milliards de dinars. Le P-DG du groupe explique, que cette situation est due au gel des tarifs de l'électricité et du gaz. Un manque à gagner qui met le groupe dans l'incapacité de s'autofinancer et à devoir vivre au-dessus de ses moyens à voir les chiffres avancés par le P-DG. C'est pour ces mêmes raisons que la société nationale est contrainte depuis quelques années à avoir recours aux crédits bancaires et ce pour 76% du montant des investissements. «Inévitable en absence de ressources propres, conséquence du gel des tarifs, la couverture financière du programme d'investissement a nécessité le recours aux crédits bancaires pour 76% du montant d'investissement», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter: «Pour la première fois depuis longtemps, le groupe a même dû payer, en 2009 des agios sur un découvert bancaire de 165 milliards de dinars, dont le coût est, en moyenne, le double de celui du crédit à long terme.» La dégradation de la situation financière en 2009 a été aggravée, selon M.Choual, directeur financier du groupe, par les obstacles qu'ont rencontrés les sociétés de distribution pour recouvrer leurs créances auprès de leurs clients et par les provisions importantes qui en découlent et qui viennent s'ajouter à d'autres provisions décidées par Sonelgaz dans un souci de couverture efficace de l'ensemble des risques financiers. Ce qui a contribué à un résultat net consolidé négatif pour la quatrième année consécutive, avec 4,6 milliards de dinars en moins en 2009, a-t-on noté. C'est pour pallier ces résultats qui mettent en danger le groupe, que des discussions ont été engagées avec les pouvoirs publics pour assainir la situation de Sonelgaz et appliquer des mesures de sauvegarde, a expliqué M.Bouterfa. Des mesures indispensables, compte tenu du niveau d'investissement qui restera élevé les prochaines années. Et pour cause, le groupe envisage d'investir une enveloppe financière monumentale de 3576 milliards de dinars sur la période 2010-2020. Ces investissements serviront à concrétiser des projets structurants dans le but d'améliorer le service public, selon le même responsable.