Les tensions étaient vives hier à Och, dans le Sud du Kirghizistan où la présence militaire est importante, tandis que les deux communautés ouzbèke et kirghize craignent une résurgence des violences interethniques qui ont fait des centaines de morts depuis une semaine. Des postes de contrôle de l'armée et de la police sont toujours en place partout dans la ville, aux abords des quartiers ouzbeks où les violences ont été les plus fortes. Les soldats contrôlent les papiers des passagers et fouillent les véhicules à la recherche d'armes. La plupart des districts ouzbeks sont toujours barricadés par des arbres coupés, des voitures brûlées, des containeurs, des camions ou des autobus, empêchant l'accès des autorités. La promesse faite vendredi par la présidente par intérim Rosa Otounbaïeva de lever des barricades hier fait craindre aux Ouzbeks de nouveaux affrontements, ces derniers accusant l'armée d'avoir participé aux violences contre eux. “S'ils viennent à libérer les voies d'accès, ils vont à nouveau nous tirer dessus. L'armée est contre nous, c'est une lutte de l'Etat contre nous”, estime Poulat Chikhanov, 63 ans, un habitant de la rue Alicher Novoï, qui a été en grande partie incendiée il y a une semaine. De leur côté, les Kirghiz réclament l'intervention de la police dans ces quartiers, affirment que s'y trouvent de nombreux otages, notamment des représentants des forces de l'ordre.