De violents affrontements entre une centaine de jeunes manifestants et les forces de sécurité ont secoué, samedi dernier, la cité Sidi Salem, située à l'est d'Annaba, suite à une manifestation de colère des habitants, qui exigeaient qu'on leur octroie un quota de logements sociaux. Le mouvement de protestation qui avait débuté, aux premières heures de la matinée, à hauteur d'un site de baraquements connu sous l'appellation “la SAS”, un site voué, d'ailleurs à la démolition, en respect du programme d'urbanisation lancé par la wilaya grâce auquel les occupants attendaient leur recasement, a rapidement pris de l'ampleur pour se transformer en véritable émeute populaire. Rejoints, en effet, par des jeunes chômeurs, ceux-ci ont entrepris de marcher vers les autres quartiers de la cité et d'en bloquer l'accès au moyen de pneus brûlés, de blocs de pierre et de branchages. Des échauffourées ont ensuite opposé les manifestants déchainés aux forces de police venues les disperser. On dénombre une quinzaine de blessés parmi les policiers et les habitants alors que les brigades anti-émeutes ont procédé à l'arrestation de 60 manifestants, au moins, affirment des témoins oculaires, qui rapportent que les plus excités des jeunes chômeurs n'ont pas hésité à exhiber des armes blanches, coutelas, hachettes et autres objets contendants pour empêcher les policiers de les interpeller. Les forces de l'ordre de leur côté, ont dû user de grenades lacrymogènes pour venir à bout de la résistance des émeutiers. Selon des sources proches de la wilaya d'Annaba, les habitants du site “la SAS” voulaient, par cette démonstration de force, exiger l'obtention d'un quota de logements nouvellement réceptionnés par l'APC d'El Bouni, au niveau de la zone mitoyenne au pôle universitaire. Toujours selon ces mêmes sources, une dizaine de manifestants aurait été placée en garde à vue, dans les locaux de la police durant la nuit de samedi à dimanche alors que les autres auraient été relâchés.