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Après l'orage, la colère
Intempéries meurtrieres à l'EST
Publié dans Liberté le 08 - 09 - 2003

Les habitants de la cité Sidi-Harb, à Annaba, ont porté leur colère dans la rue, à la suite de la mort d'une petite fille de deux ans durant les dernières intempéries.
Une petite fille de deux ans a trouvé la mort dans le terrible orage qui a sévi sur Annaba, vendredi dans la soirée. Plusieurs blessés sont également à déplorer. Au niveau des services des urgences de l'hôpital Ibn-Rochd, on a appris qu'une jeune fille est dans un état très critique. Samedi matin, des citoyens de la cité Sidi-Harb sont sortis dans la rue pour protester contre leurs conditions de vie rendues encore plus précaires par le passage de cette tornade qui a emporté les toitures et fait tomber les murs comme des châteaux de cartes. La route a été coupée par les habitants en colère, à l'aide de troncs d'arbres, au niveau de la cité des Orangers, dans la Plaine-Ouest.
“Nous avons passé une nuit horrible, nous avons tous cru que nos maisons allaient nous tomber sur la tête”, affirme un des sinistrés de ce bidonville implanté depuis plus de treize ans derrière l'hôpital psychiatrique Er-Razi. Un des murs d'enceinte de ce même hôpital s'est d'ailleurs effondré juste à proximité des habitations bien vétustes “qui ne devraient durer que six mois à l'origine et qui sont toujours là, 13 ans après”, c'est ce que révèlent sur place les habitants dont les “taudis” qui servent de domicile à des concitoyens, ont presque tous perdu leurs toits faits en tôle de zinc. Dans la nuit, les habitants affolés se sont réfugiés dans les carcasses de ces maisons qui n'en finissent pas de se construire et où ils attendent d'être relogés. À Beni M'haffeur, un des quartiers les plus anciens de la ville et un des plus pauvres aussi, le spectacle n'est pas différent. “La nuit a été très difficile, personne n'est venu nous voir”, affirme un membre de l'association de quartier Wifaq qui désigne par ce “personne” les autorités locales.
Là aussi, beaucoup de maisons très anciennes sont tombées, des toitures ont été éventrées par la force du vent. Des câbles électriques de haute tension arrachés se sont retrouvés sur le sol à proximités des habitations. “Les gens sont sortis dans la rue menaçant de tout casser, juste pour que le courant électrique soit coupé”, explique un membre de l'association. Des logements en voie d'être attribués non loin de là ont été pris d'assaut juste après la tempête par des citoyens qui, au bout de trente petites minutes, avaient tout perdu. Vers 22 heures, les forces de sécurité ont tenté de faire sortir ces personnes des logements “squattés” sans pour autant y parvenir.
La colère a aussi grondé du côté de l'aéroport ainsi que de Toche de Kheraza, au lieu dit Chabbia et aussi sur la RN 44. Un mouvement entraînant un autre, les citoyens, sont sortis, là également, dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Tous réclament un toit décent pour leurs familles. Excédés par tout ce qui leur tombe sur la tête, les citoyens investissent la rue comme ultime recours à leur mal vie qu'ils ont de plus en plus de mal à supporter.
À la place d'Armes, le même constat de désolation est à déplorer. Des murs bien vétustes sont tombés, provocant la panique d'abord, puis un sentiment de colère chez les habitants de ce quartier (situé juste derrière l'APC), qui réclament, depuis des années, d'être relogés ou que leur quartier soit réhabilité autrement que par des travaux de ravalement de façades, lors des visites officielles. Pendant la tempête, les habitants de ce quartier sont sortis dans la rue de peur que leurs maisons ne s'écroulent. Un large mouvement de protestations s'est propagé à travers la ville dans la journée d'hier. Dans différentes zones de la ville, des citoyens ont bloqué les routes, jetant même des blocs de pierres contre toutes les voitures qui passaient à Boukhadra. Par ailleurs, des familles ont entamé une grève de la faim devant le siège de la wilaya.
Courte tempête et gros dégâts
Cette tempête d'une rare violence, qu'aucun bulletin d'alerte n'a signalée, a engendré des dégâts au niveau de toute la ville. égouts éclatés, arbres déracinés, vitres brisées, tuiles et antennes paraboliques envolées et rideaux de boutiques brisés. Au préalable, aucun signe apparent ne laissait présager ce qui allait arriver. Un vent très violent, accompagné de fortes pluies s'est brusquement abattu sur Annaba vers 20h50, provocant très vite une panne générale de courant.
Près de 8 000 foyers ont été privés d'électricité jusque tard dans l'après-midi de samedi. Une panique sans précédent a été enregistrée parmi la population, notamment dans les quartiers de Béni M'haffeur, la place d'Armes, le centre-ville et les zones périphériques, telles que Sidi-Salem et El-Bouni. Les éléments de la Protection civile ont dû intervenir avec la totalité de leurs moyens dans près de 29 quartiers. Les émetteurs de radio et de télévision ont été aussi endommagés privant la ville de la radio locale et de la chaîne III. Au niveau des plages, cette véritable tourmente a surpris les promeneurs, encore nombreux en cette fin d'été, qui se sont réfugiés du mieux qu'ils ont pu dans les restaurants avoisinants ou dans leurs voitures. Au niveau de Toche (littoral), les éléments de la Gendarmerie nationale ont dû très vite intervenir pour débloquer la circulation. La visibilité était quasi nulle et les automobilistes ont eu le plus grand mal à circuler. Du côté de la plage Rizi-Amor (ex-Chapuis), la chaussée a très vite été inondée, les regards d'égoûts étant tous obstrués par toutes sortes d'ordures. La tempête qui n'aura duré que 30 minutes a laissé, hier matin, un spectacle des plus désolants. Des arbres et poteaux électriques arrachés et des murs effondrés.
Des travaux ont très vite été diligentés au niveau du boulevard Ben-Boulaïd et du Cours de la Révolution, des artères très passantes de la ville, alors que des citoyens sont encore sous le choc de ne plus avoir de maison et attendent toujours une aide quelconque des autorités qui, jusqu'à 13h, samedi, ne s'étaient pas encore manifestées.
L'état des rues témoigne de la force de cette tempête qui, en 30 min, a laissé des centaines de familles sans toit et sans ressources pour certaines, notamment à El-Bouni où 790 familles sont sinistrées. Cette vague de protestation s'agrandit de jour en jour. La rentrée sociale s'annonce d'ores et déjà très chaude.
F. H.


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