De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani à Annaba, la mort atroce d'un jeune couple et de son enfant d'un an, vendredi dernier vers 5 heures, suite à l'effondrement de la vieille bâtisse qu'ils habitaient a été le point de départ d'une colère qui a touché l'ensemble des habitants de la vieille ville et qui s'est transformée en violente manifestation. Le cours de la Révolution, cœur battant de la ville, a été fermé par les manifestants qui se sont rassemblés devant le siège de la commune avant de dresser des barricades d'objets composites et de brûler des pneus. Tous les accès menant à la vieille ville ainsi que le boulevard du 1er Novembre ont été interdits à la circulation par les agents de la police d'intervention qui avaient établis un cordon sécuritaire pour empêcher tout débordement sur les autres quartiers et cités de la ville. Toutes les tentatives entreprises par les responsables locaux pour essayer de calmer les protestataires n'avaient pas abouti et la situation s'est dégradée dans l'après-midi. Blocs de pierres, objets divers, troncs d'arbres et autres jonchaient les rues et ruelles. La police, qui n'est pas intervenue pour disperser les manifestants, était sur le qui-vive et observait le cours des événements obéissant aux consignes données. Pour rappel, c'est une vieille bâtisse située au quartier la place d'Armes qui s'est effondrée vers 4h30 min tuant toute une famille, le père 27 ans, la mère, 26 ans et un bébé de 1 an. Les pauvres étaient morts dans leur sommeil sans savoir ce qui leur était arrivé. Un drame qui a laissé en émoi tous leshabitants de la vieille ville qui sont sortis pour secourir les victimes et aider la Protection civile à sortir les cadavres de sous les décombres. Très vite, la colère gronda, un mouvement de protestation se forma et la situation dégénéra. Les manifestants, eux-mêmes issus du même quartier et menacés d'être à leur tour victimes de l'effondrement de leurs bâtisses, réclamaient aux autorités la prise en charge réelle de leur situation. Hier, une réunion d'urgence s'est tenue au siège de la wilaya en présence du wali, de tous les directeurs de l'exécutif, des élus de la commune d'Annaba et des représentants de la société civile pour essayer de trouver une solution rapide aux familles habitant la vieille ville. Des débats qui s'en étaient suivis, il a été décidé de transférer les habitants de 34 bâtisses recensées par les services de l'OCRAVA comme dangereuses etmenaçant ruine dans un centre de transit situé à Oued Forcha. Ils y résideront temporairement en attendant la prochaine distribution de1 800 logements qui se fera au plus tard dans les trois prochains mois. Ces décisions prises par le chef de l'exécutif, la sagesse qui a prévalu dans les rangs des services de sécurité qui n'ont à aucun moment utilisé la force pour disperser les manifestants, toute cette façon de faire a contribué à éviter le pire à la wilaya d'Annaba qui risquait de voir cette manifestation s'étendre à toute la ville avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir. Il faut aussi signaler que M. Mohamed El Ghazi, le wali d'Annaba, s'est déplacé le matin même sur les lieux du drame pour superviser l'opération de secours et veiller personnellement à ce que les corps soient retrouvés et déterrés de sous les décombres. Sur les lieux mêmes, le chef de l'exécutif qui avait déploré cette situation s'était adressé aux populations pour leur demander de l'aider à affronter cette situation difficile.