Faisant l'objet d'une ordonnance de prise de corps promulguée par la chambre d'accusation près la cour d'Alger, Zouai Hachemi, l'ex-chef de sûreté des wilayas d'Oran puis de Tipaza, a été arrêté, hier dans la matinée à Annaba, selon des sources judiciaires, par les éléments de la police locale pour le faire comparaître devant le tribunal criminel le 18 juin 2009 en compagnie de Abderrahmane Achour, le principal accusé parmi 31 autres dans l'affaire du détournement de 3200 milliards de la BNA. Après les formalités de la présentation devant le procureur près le tribunal de Annaba, l'ex-divisionnaire, actuellement en retraite, a été transféré à Alger pour le présenter au procureur général près le tribunal criminel de la même ville afin d'ordonner son incarcération après avoir refusé de répondre aux dernières convocations de la justice. Placé sous contrôle judiciaire depuis 2005, cet ancien officier supérieur de la sûreté nationale est accusé d'avoir remis des faux documents, un casier judiciaire et un faux rapport de police qu'il a rédigé au profit de l'homme d'affaire Achour Abderrahmane par l'intermédiaire de son avocat pour annuler la procédure de son extradition depuis le Maroc vers l'Algérie. Ce faux document a été établi avec la complicité de l'ancien commissaire de Koléa, dans le seul but de le blanchir des accusations qui lui sont reprochées par la BNA dont le préjudice est estimé à 3200 milliards de centimes. Crédits non garantis Cette affaire, devenue historique par la force de ces chiffres, a été déclenchée, pour rappel, en 2005 suite à une lettre anonyme adressée, en octobre 2005, aux hautes instances du pays. Elle concerne de colossaux crédits non garantis dont la BNA s'était rendue victime de 2001 à 2005. La banque algérienne avait déposé alors une plainte dont les conclusions de l'instruction avaient confondu 32 personnes. Le juge avait également inculpé les responsables des agences BNA de Bouzaréah, de Zighoud Youcef, de Cherchell, de Koléa, ainsi que l'ex-PDG de la BNA, son inspecteur général, le directeur régional et celui du réseau exploitation, deux commissaires aux comptes, deux experts-comptables, le directeur du service informatique pour, entre autres, association de malfaiteurs, dilapidation de deniers publics, faux en écriture bancaire, escroquerie et chèques sans provision. Parmi les mis en cause, 15 ont été placés sous mandat de dépôt, notamment les responsables des agences, alors que deux autres sont concernés par des mandats d'arrêt, dont un international à l'encontre de l'ex-directeur de l'agence BNA de Bouzaréah, actuellement réfugié en Grande-Bretagne.