La deuxième édition du concours de poésie en tamazight s'est tenue mardi à la salle du “Petit théâtre” de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par la fondation Matoub-Lounès, en commémoration du 12e anniversaire de l'assassinat de ce poète et militant infatigable de la culture amazighe et de la démocratie. La manifestation, animée par les membres de la fondation et le docteur en linguistique berbère, Saïd Chemakh, a vu une quinzaine de poètes, notamment des jeunes filles et garçons, ainsi que des femmes et des filles non voyants, se succéder à la tribune pour déclamer un à deux poèmes chacun en tamazight, dédiés, souvent, au regretté troubadour de Taguemount Azouz. Plusieurs poétesses et poètes ont eu à retracer et émouvoir la salle par leurs œuvres poétiques, qui sur le parcours du chanteur, qui sur l'histoire du Maghreb, qui sur le rite et la foi musulmans en Kabylie, qui sur la maison kabyle depuis la nuit des temps, à l'image de Fadhma Bouhanik, une femme quadragénaire, complètement aveugle, venue spécialement de Taguemount Azouz (Béni Douala), malgré son handicap, prendre part à cet évènement “d'un souvenir très douloureux, car la perte de Matoub est irremplaçable pour la Kabylie entière”, dira-t-elle émue. Amis intimes de Fadhma Bouhanik, M. et Mme Robaïne, un couple d'éducateurs, bénévoles invétérés dans toute action de bienfaisance, ont apporté toute leur contribution dans ce déplacement et aussi de la réussite pour cet évènement, plutôt de retrouvailles, d'amitiés entre toutes les catégories de personnes ayant un même idéal pour la culture et l'épanouissement de tamazight. À signaler l'absence à ce concours, dont les résultats seront connus incessamment, de Mme Aldjia Matoub, la mère du regretté chanteur, qui a eu un malaise en France (AVC), a-t-on appris, et au chevet de laquelle s'est rendue immédiatement sa fille, Malika Matoub, sitôt la nouvelle apprise. “Nna Aldjia se porterait beaucoup mieux actuellement”, nous a-t-on appris.