Tous les services de l'établissement sanitaire, notamment les urgences, seront rénovés et dotés de nouveaux matériels médicaux. Au cœur de plusieurs scandales, dans le passé, qui ont porté un coup dur à sa réputation, le CHU de Sétif compte tourner la page en donnant une nouvelle image de l'hôpital. D'autant que cet établissement couvre toute la région de l'Est. En effet, la nouvelle direction du CHU Saâdna-Abdenour de la wilaya de Sétif vient de lancer un large programme de réhabilitation des services médicaux ainsi que la réorganisation des urgences médicales et ce, après le feu vert du conseil scientifique. Ainsi, cette institution, après des années de convalescence et de fonctionnement “sous perfusion”, va peut-être sortir de cette léthargie qui l'a longtemps caractérisée. Satisfaire les besoins d'une population venant de plusieurs wilayas de l'Est et assumer ses responsabilités avec les moyens dont elle dispose, semblent être la nouvelle politique de cette institution. Le directeur général de l'hôpital, M. Rebbahi, nouvellement installé, s'est attelé à redonner une nouvelle dynamique à l'institution qu'il dirige. “Nous avons aménagé, entre autres, une unité d'hospitalisation pour les détenus, un centre IST sida, en plus des travaux de restauration, de réhabilitation et de renouvellement des réseaux de canalisation d'eau, d'électricité, de la chaufferie. Toute cette restructuration a coûté la somme de 3 milliards de centimes”, déclare notre interlocuteur, avant de continuer : “Cependant, nous avons hérité d'une ardoise de 14 milliards de centimes, datant de plusieurs années, qu'on va régler à travers un échéancier bien réparti. Ainsi, on commence à corriger les erreurs du passé et opérer toutes les transactions et marchés en toute transparence, à travers les commissions mises sur pied.” En effet, le CHU de Sétif a été, dans le passé, au cœur de plusieurs scandales qui ont porté un coup dur à sa réputation. Les nouveaux responsables comptent donc tourner la page en donnant une nouvelle image de l'hôpital. Dorénavant, les services de chirurgie interne et de cardiologie seront dotés d'un équipement médical des plus sophistiqué. Il est également question de la réouverture du service des brûlés, fermé depuis décembre 2003, ainsi que le service de neurologie, fermé lui depuis dix ans. Par ailleurs, certains services médicaux souffrent d'un sous-effectif de spécialistes, notamment en gynécologie obstétrique. Ce service est sujet à de multiples controverses. En effet, le service de maternité enregistre 11 000 accouchements par an et 40 000 admissions provenant des wilayas de Bordj Bou Arréridj, M'sila, Béjaïa, Batna, Biskra et même de Souk Ahras. Cette structure dispose de seulement 186 lits. Les patientes sont, souvent, installées à deux dans le même lit et parfois à même le sol faute de place. Malheureusement, ces trois dernières années, les choses n'ont pas évolué. On enregistre 75 accouchements en 24 heures. L'équipement médical est disponible, mais devant l'accroissement des naissances, le déficit en personnel demeure un sérieux handicap. Depuis peu, quatre gynécologues ont été recrutés, mais cela reste insuffisant, si l'on ajoute le manque de personnel paramédical. Cet état de fait se répercute, automatiquement, sur le travail des sages-femmes qui accomplissent un travail de titan. À titre d'exemple, une sage-femme est souvent appelée à s'occuper de près de 80 accouchements. Cependant, leur travail ne reste pas sans danger. Deux sages-femmes décéderont à la suite de maladies contractées dans l'exercice de leurs fonctions. Une de leurs collègues, que nous avons rencontrée sur les lieux, nous dira : “L'exiguïté des lieux et le manque de structures sont flagrants, mais nous sommes appelés, sinon obligées, à faire de notre mieux pour soulager les patientes.” Quant au service de neurologie, opérationnel 24 h/24, accueille chaque jour près de 400 patients, pour des soins primaires ou spécialisés. Il doit, totalement, revoir sa copie et sa stratégie d'intervention. Une urgence n'est jamais programmée, elle obéit aux aléas de la vie. Farid Benabid