Les adhérents de l'Association de protection de l'environnement de Relizane veulent impliquer davantage les autorités locales dans leurs actions de préservation du capital naturel et d'amélioration du cadre de vie du citoyen. C'est ce qu'on a appris du président de cette ONG qui a ramené dans ses bagages un projet de charte de l'environnement naturel, rural et urbain, à l'issue de sa participation, le 12 juin dernier, à une journée d'étude qui a réuni, à Boussaâda (wilaya de M'sila), la majorités des associations écologistes du pays. Tenue sous la houlette de la Fédération nationale des associations de protection de l'environnement, cette rencontre a permis l'élaboration de ce projet de charte qui prévoit, après approbation par le wali, la signature d'une convention entre les “Verts” et le représentant local de l'Etat central. Selon notre interlocuteur, les écologistes relizanais comptent soumettre, incessamment, au wali, une mouture de cette charte, dont l'ambition est de rendre opérationnels les principes du développement durable approuvés par l'Algérie lors de la Conférence de Rio de 1992 et dont la définition est la suivante : “Le développement durable est une politique et une stratégie visant à assurer, dans la continuité et dans le temps, le développement économique et social, dans le respect de l'environnement et sans compromettre les ressources naturelles indispensables à l'activité humaine d'aujourd'hui et de demain.” Selon notre interlocuteur, “ce projet prévoit de dresser, durant l'année 2010, dans le cadre d'une large concertation, un diagnostic précis de l'environnement dans la wilaya et d'en dégager les atouts et les faiblesses. Sur la base de ce diagnostic, des objectifs stratégiques seront dégagés, correspondant aux défis à relever dans la région par tous les acteurs concernés. Ainsi, des orientations seront déclinées sous forme de projets concrets et réalistes capables de déboucher, dans les 5 ans à venir, sur des résultats tangibles et pérennes”. La convention devant être signée entre les autorités locales et les écologistes prévoit, en premier lieu, l'engagement à améliorer la qualité, la quantité et la pérennité des ressources en eau. L'amélioration de la cohabitation entre les activités économiques et les milieux naturels, ainsi que la promotion d'une agriculture respectueuse de l'environnement et des paysages sont également envisagés. Le document prêche aussi pour un développement équilibré des activités touristiques par le biais de la valorisation de l'environnement et du patrimoine, ainsi que la valorisation de la forêt en confortant sa triple fonction écologique, économique et sociale. La maîtrise des conditions d'élimination des boues et déchets industriels, de même que la valorisation des patrimoines naturels, bâtis et paysagers sont également citées. Est, enfin, envisagée une mise en œuvre de cette charte de manière transversale, via une déclinaison de ses principes aux niveaux communal et intercommunal. Pour séduisante qu'elle soit, la mise en œuvre d'une telle charte nécessitant l'ouverture de moyens financiers conséquents ; la wilaya jouera-t-elle le jeu, en acceptant de mettre la main au portefeuille ?