Malgré le 7-0 infligé à la Corée du Nord et malgré Cristiano Ronaldo, le Portugal a des soucis offensifs et peut se demander comment il va battre l'Espagne en 8e de finale du Mondial 2010, mardi au Cap (18h30 GMT), si ses attaquants ne se réveillent pas. Lu en creux, le bilan lusitanien a de quoi inquiéter : les hommes de Carlos Queiroz sont restés deux matches entiers sans marquer, deux 0-0 sans étincelles contre la Côte d'Ivoire et le Brésil en poules. La correction passée à une “Chollima” fantomatique ne doit pas faire illusion, les Nord-Coréens ont complètement lâché prise après la pause (six buts encaissés). Et ce sont surtout les milieux qui ont brillé, comme Tiago (deux buts) ou Raul Meireles (un but). Les attaquants de Carlos Queiroz ne sont pas en forme. Danny, qui partait pour être titulaire, n'a pas marqué et n'est pas à 100%. Touché à la cuisse gauche, il reste incertain contre l'Espagne après un coup reçu contre le Brésil. Il suit un traitement intensif, car personne ne se détache pour le remplacer aux avant-postes. Liedson, le Brésilien récemment naturalisé, a participé à la fête contre la Corée du Nord (un but), mais il est un joueur d'appoint pour Queiroz qui ne l'a titularisé que contre la Côte d'Ivoire. Cristiano Ronaldo, l'idole, le capitaine, l'homme qui valait 100 millions d'euros (96 millions d'euros exactement), n'a, lui, marqué qu'un but gag, le ballon roulant sur son dos avant de se retrouver miraculeusement au bout de son pied. Le Madrilène a beau dire avec humour que “les buts, c'est comme le "Ketchup" : quand ils arrivent, ils viennent tous en même temps”, il a été muselé par les charnières brésilienne et ivoirienne et peut redouter le duo Carles Puyol-Gerard Piqué, qui lui a déjà fait le coup en Liga (aucun but lors des deux Barça-Real). Parmi les autres attaquants, Simao (un but) n'a été titulaire qu'une fois sur trois, et Hugo Almeida, la dernière carte offensive de Queiroz, n'a joué que contre la Corée (un but). On ne l'a pas vu à l'œuvre contre une défense renforcée. Heureusement pour les Portugais, l'arrière-garde tient le coup : elle reste la seule invaincue du tournoi depuis que la Corée du Sud a marqué contre l'Uruguay en 8e de finale (2-1 pour les Sud-Américains). Et Queiroz aime à répéter que son équipe a gardé sa cage inviolée 22 fois lors de ses 26 derniers matches. Les Portugais ont retenu la leçon de 2006, où ils avaient été éliminés en demi-finale de la Coupe du monde par le rideau de fer de la France (0-1), infranchissable malgré 80 minutes de domination lusitanienne. Et s'ils ne marquent pas assez, Queiroz se veut rassurant : “Je suis sûr que le meilleur Portugal est encore à venir”, martèle-t-il.