Le directeur général d'ArcelorMittal Algérie, Vincent Le Gouic, a programmé, pour cet après-midi, une séance de travail avec le syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Tébessa, pour étudier la situation qui prévaut au niveau des sites miniers de Boukhadra et de l'Ouenza. Le secrétaire général du syndicat des mineurs, Saâd Laïchaoui, qui se félicite de la disponibilité de la direction de ArcelorMittal Algérie à améliorer les conditions socioprofessionnelles des salariés, comme le prouvent, dit-il, les récentes mesures d'augmentation de salaires, assure que les représentants des travailleurs sont mobilisés pour prêter main forte aux dirigeants du groupe dans leur action de réhabilitation de l'outil de production, tant au niveau des carrières que de celui des installations d'El-Hadjar. Le représentant du groupe devrait annoncer, lors de cette rencontre avec le partenaire social, sa vision sur la restructuration de la direction de l'entreprise minière, il y a lieu d'indiquer que ce poste stratégique est vacant depuis le départ, il y a 3 mois, de M. Jean Fortin, un spécialiste du secteur venu du Canada alors qu'il n'était affecté en Algérie que depuis le mois d'août 2009. Ce nouveau dirigeant devait mettre en place, rappelons-le, une nouvelle organisation du travail des sites miniers, en butte à une situation alarmante avec une baisse sensible de la production et une paralysie des installations, jamais enregistrée auparavant. Cet ancien cadre de la société minière Québec Cartier Mining Company avait pour mission, comme annoncé à l'époque, de lancer les projets de développement et d'amélioration des performances d'exploitation des sites de Boukhadra et de l'Ouenza tout en relevant les défis associés à leur intégration à ArcelorMittal. Son court séjour à la tête de la direction d'ArcelorMittal Tébessa n'aura malheureusement pas permis à Jean Fortin de changer grand-chose à la situation, alors qu'il avait été désigné en Algérie dans l'urgence, en remplacement de Omar Benabderahmane. Démis de ses fonctions pour mauvaise gestion, ce dernier devrait répondre, dans les semaines à venir, des chefs d'accusation de passation de marchés douteux et d'abus de biens sociaux, comme le confirment des sources proches du tribunal de Tébessa. Indiquons enfin que cette rencontre de la direction d'ArcelorMittal Algérie avec les représentants syndicaux des sites miniers intervient au moment où le complexe sidérurgique d'El-Hadjar est en butte à une crise sociale profonde caractérisée par un mouvement de grève générale avorté trois jours avant son déclenchement et l'absence sur le terrain du dialogue avec le partenaire social après l'annonce de la démission de son secrétaire général, Smaïn Kouadria.