Le nouveau conflit qui oppose, depuis une semaine, la direction générale d'ArcelorMittal Annaba et son partenaire social a suscité le soutien des mineurs de l'Ouenza et de Boukhadra (Tébessa). Selon Saâd Laïchaoui, secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Tébessa, les mineurs appuient sans condition dans le fond et dans la forme leurs collègues sidérurgistes du complexe de Annaba. Ils désavouent par ailleurs la politique prônée par leur employeur. « Nous sommes convaincus de la légitimité de la démarche adoptée par les représentants syndicaux des travailleurs d'ArcelorMittal Annaba. Nous sommes également prêts à suivre toute action de protestation allant jusqu'à la grève illimitée à l'effet de démontrer à notre employeur commun que nous sommes indivisibles », soutient le secrétaire général du syndicat des mineurs qui reconnaît paradoxalement que des revendications similaires à celles des sidérurgistes de Annaba – c'est-à-dire édictées dans les accords prévus par la convention de branches – ont été satisfaites en majorité par la direction du groupe. Ils déplorent néanmoins sa tergiversation quant à la concrétisation du programme d'investissement portant sur la rénovation des installations de production des deux sites miniers. « Depuis près de deux mois, notre directeur général, Jean Fortin, est absent. Il a pris un congé de 15 jours pour ne plus revenir. Nous sommes actuellement sans interlocuteur, même pas un intérimaire. Nos deux sites sont actuellement livrés à eux-mêmes, puisque personne ne peut décider en l'absence du directeur général parti au Canada en mars dernier », ajoute le syndicaliste. « Pourquoi le directeur général a quitté son poste ? », s'interrogent les travailleurs que l'inquiétude commence à gagner. Ils se sentent, selon leur représentant syndical, abandonnés, d'autant plus que même Vincent Legouic, leur premier responsable, n'a pas daigné leur rendre visite, comme il le leur avait annoncé à plusieurs reprises.