Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a démenti mercredi toute volonté de l'exécutif de se mêler des affaires de la Fédération française de football (FFF), au lendemain de la mise en garde adressée à la France par le président de la Fifa Joseph Blatter. “Il n'a jamais été question pour le gouvernement français de s'ingérer dans les affaires de la FFF. La FFF est souveraine, elle choisit son président, elle choisit son entraîneur et c'est elle qui mène la politique du football”, a indiqué M. Chatel en rendant compte des travaux du Conseil des ministres. “Simplement, on a assisté pendant la Coupe du monde de football (...) à une dérive comportementale (des Bleus) qui a des conséquences pour l'ensemble des Français et donc le gouvernement ne peut pas se désintéresser de cet aspect”, a-t-il justifié. Le ministre de l'Education a aussi jugé qu'il était “du rôle du gouvernement de réfléchir de manière générale à l'organisation d'un sport dans le pays”, en citant les états généraux du football programmés en octobre. “J'ai eu l'occasion de dire en tant que ministre de l'Education nationale à quel point le comportement de notre équipe, le comportement de son entraîneur avaient pu choquer tous les éducateurs de France. Donc ça, ça concerne forcément le gouvernement et le ministre que je suis”, a-t-il plaidé. S'il a convenu que sa collègue des Sports Roselyne Bachelot avait jugé la démission du président de la FFF Jean-Pierre Escalettes “inéluctable”, Luc Chatel a rappelé qu'elle ne l'avait jamais expressément demandée. “En quoi est-ce de l'ingérence de considérer que les événements, les faits font qu'une démission semble inéluctable compte tenu des circonstances ?” s'est interrogé le ministre. Interrogé sur les auditions de M. Escalettes et du sélectionneur Raymond Domenech, M. Chatel a jugé qu'il n'était pas “anormal” que les députés “essaient de savoir exactement ce qu'il s'est passé”. Le patron de la Fifa a menacé mardi d'intervenir en cas “d'interférence politique” dans les affaires de la FFF, au besoin en suspendant la Fédération.