L'initiative émane du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement qui se chargera de son financement. Elle sera confiée au mouvement associatif et coordonnée avec les collectivités locales. “Le meilleur déchet est celui qu'on ne produit pas”, a déclaré d'emblée Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, dans un discours moralisateur à l'adresse du mouvement associatif lors de la rencontre, jeudi, à l'hôtel Safir-Mazafran. L'occasion pour le ministre de rappeler, devant une forte assistance composée de représentants de pas moins de 120 associations agréées, activant dans le domaine de l'environnement, qu'il était grand temps de prendre les choses en main et de se montrer plus responsable envers son environnement. “Elire le quartier le plus propre” scellera une vaste opération de collecte, de traitement (recyclage) des déchets mais pas seulement. Il s'agit, en vérité, de créer un meilleur cadre de vie dans un environnement saint et d'inculquer cette culture écologique à chacun de nous. Il est question aussi de tirer profit de pareille initiative et l'imprégner d'un cachet économique de toute évidence indissociable et tout à fait compatible avec la préoccupation environnementale dans un souci de développement durable. C'est tout de même inouï et pour le moins incompréhensible de voir ainsi nos villes envahies par les déchets ménagers et gagnées par la pollution sans que cela inquiète, outre mesure, autant les pouvoirs publics que la société civile. Certes, les plaintes sont formulées par tout un chacun mais souvent contredites dans les faits. Il ne s'agit plus dans le cas présent de “balayer” devant sa porte mais il est plutôt nécessaire et, ô combien urgent, de balayer devant toutes les portes et le qualifier d'acte citoyen. C'est justement là le rôle assigné aux associations pour lesquelles le ministère délègue pouvoirs et libre entreprise pour peu que cela débouche sur des résultats probants. Le ministre a rappelé à ce propos que les associations ont même la possibilité de poursuivre en justice ceux qui portent atteinte à l'environnement pour signifier à quel point les pouvoirs publics comptent sur ce précieux partenariat pour réussir ce que Cherif Rahmani a qualifié de “challenge”. L'opération en question sera financée par le ministère et chapeautée par la direction de l'environnement. Elle portera sur un à trois quartiers-pilotes selon l'importance de la ville pour être généralisée plus tard. Lancée à partir de septembre prochain, elle sera confiée aux associations présentes sur le terrain et coordonnée avec les autorités locales. Les critères de sélection des quartiers se feront, en premier lieu, sur la base d'acceptation de ce projet par le citoyen placé au cœur de cette initiative, notamment les mamans et les enfants qui bénéficieront d'un vaste programme de sensibilisation, tenir compte également de l'accessibilité du quartier et de son intégration dans un schéma directeur urbain, en plus d'autres paramètres qui seront définis après concertation avec les associations. Cette initiative suffira-t-elle à rendre nos villes et nos cités habitables et respirables ? La tendance irait vers le positif dans la mesure où, à travers cette initiative, les pouvoirs publics reconnaissent qu'un environnement saint n'est pas l'affaire seulement d'un organisme d'Etat tel que NetCom ou autre pour garantir la propreté de nos aires de résidences, nos rues et nos routes. La société civile, à travers les associations et avec l'aide des concernés, est seule à même de garantir le succès souhaité pour ce projet inédit. Préalablement, les associations recevront la formation nécessaire auprès du Centre national de formation aux métiers de l'environnement.