Avec un plan de charge de 130 milliards de DA, une activité de 62 milliards, soit une croissance annuelle de 22%, 18 000 employés, un investissement de près de 4,5 milliards, des projets mobilisés en 2009 par les filières travaux pour 51 milliards, Cosider est, désormais, défini comme un groupe industriel autonome dépendant d'un unique actionnaire, le Fonds national des investissements, qui est représenté par 8 membres du gouvernement. Ce changement de statut décidé par les pouvoirs publics de préparer un nouveau code des marchés publics devant donner une plus grande priorité aux entreprises algériennes qui constituent et créent la richesse n'est, en fait, pas le fruit du hasard. C'est ce qu'a développé Lakhdar Rekhroukh, P-DG du groupe Cosider, dans son intervention, lors du séminaire, organisé mercredi dernier à l'hôtel Hilton, sur la présentation des comptes 2009. “La croissance observée, durant plusieurs années, a constitué de manière soutenue la référence permanente pour l'adaptation de nos moyens de réalisation et de notre système de gestion. La recherche de méthodes appropriées, une organisation de chantier, une responsabilisation accrue des cadres dirigeants, une politique commerciale plus agressive, un contrôle assidu pour la qualité des produits réalisés, une meilleure organisation du système d'hygiène et de la sécurité des chantiers et des unités, une mise en place de moyens pour la qualification de la ressource humaine. Ces quelques actions essentielles ont profondément modelé la perception du mode de développement de l'entreprise”, dira-t-il. Et d'expliquer que l'entreprise a “crescendo surmonté des contraintes découlant d'un déficit chronique de trésorerie et d'un endettement pesant, résultant d'une créance colossale détenue sur l'Etat et ses démembrements, ainsi que d'un sous-équipement manifeste comparativement aux engagements pris par les différents plans de charge”. Ce bond qualitatif, fruit d'un train d'actions organisationnelles, a permis de réduire les déficits et la résorption de l'endettement, la reconstitution d'un portefeuille de trésorerie et la constitution d'engagements progressifs pour le renouvellement des moyens de réalisation jusque-là obsolètes. Ainsi, selon le premier responsable de Cosider, le plan de charges est passé, entre 2004 et 2009, de 37 milliards de DA à 130 milliards, l'activité de 18,7 milliards de DA à 62 milliards, l'investissement de 800 millions à près de 4,5 milliards, alors que la ressource humaine est passée de 13 800 travailleurs à 18 600, soit presque 1 000 employés par an. La formation, qui n'est pas en reste, a concerné plus de 1 500 travailleurs pour un montant de plus de 111 millions de DA. Au volet réalisation, Cosider est devenu incontournable, ce qui fait de ce groupe le leader national dans le domaine des grands travaux du BTPH, du transport des hydrocarbures, des infrastructures portuaires et aéroportuaires, du rail et des travaux souterrains. En 2009, les filiales travaux ont mobilisé près de 15 milliards de DA, dont plus de 15 milliards pour la réalisation de 3 barrages et un quai de base navale ; 26 milliards pour le transport de gaz et de l'eau ; 8 milliards pour les programmes de logement et des équipements publics et 2 milliards pour les ouvrages d'art. Pour l'exercice en cours, Cosider prévoit de clôturer son activité avec près de 66 milliards de DA. “Compte tenu de ses vocations et son expertise, dira l'intervenant, Cosider est entré depuis 2009 dans le gotha des 10 sociétés algériennes à caractère d'entreprise industrielle autonome. Une marque de distinction arrachée à l'issue d'une décennie d'ouverture par l'Etat du marché à la concurrence nationale et internationale. Erigées en groupes industriels autonomes avec comme actionnaire unique, l'Etat, ces entreprises sont désormais considérées comme des champions industriels sur lesquels l'attention des pouvoirs publics est constamment focalisée. C'est ainsi que, suite à la décision du CPE, lors de sa 99e cession, Cosider est, désormais, défini comme un groupe industriel appartenant à l'Etat ayant un actionnaire unique, le Fonds national des investissements. Ce dernier est représenté par 8 membres du gouvernement siégeant à l'assemblée générale, laquelle est présidée par le ministre des ressources en eau.” En conséquence, le groupe a pu bénéficier de facilités de financement, sous forme de crédits bancaires dont une enveloppe de 7,2 milliards de DA au titre de renforcement de son fonds de roulement, 18,2 milliards destinés au financement d'un programme de modernisation de ses investissements dont 2,2 milliards pour la formation et la mise en place d'un système d'information. Cependant, l'adoption du nouveau statut doit permettre au groupe de se redéployer sur les métiers de base en revoyant en partie son organisation comme, par exemple, élaguer l'activité agricole lancée au début des années 1990, comme il est prévu de faire absorber, en l'état, les filiales Alsim et Cometal par la filiale travaux Cosider Construction, fera remarquer M. Rekhroukh. Pour ce qui est des perspectives, le groupe prévoit de doubler son plan de charge pour le porter à près de 300 milliards de DA, enregistrer une moyenne de 100 milliards de chiffre d'affaires annuel et porter ses effectifs à une moyenne de 23 000 travailleurs. À noter qu'à la fin de la cérémonie, 13 cadres des 5 filiales travaux (construction, canalisation, TP, carrière et ouvrages d'art) et 4 retraités ont reçu des prix de distinction pour services rendus à Cosider. Quelques chiffres Hydrocarbures : 11 800 millions DA de réalisation, 8 projets livrés et 4 achevés à livrer en 2010. Plan de charge : Hydrocarbures : 51,6 milliards de DA (40%) Défense nationale : 32,4 milliards de DA (25%) Hydraulique : 21,5 milliards de DA (17%) Habitat : 12,1 milliards de DA (9%) TP : 6,3 milliards de DA (5%) Transport : 4,7 milliards de DA (4%)