Elle est la seule entreprise publique à avoir survécue à la vague de dissolutions des années 90 qui avait, on s'en souvient, emporté pratiquement toutes les entreprises de BTP à capitaux publics. Cosider, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, doit sa survie au rachat de ses dettes et à sa recapitalisation par la Banque extérieure d'Algérie (BEA), aujourd'hui actionnaire majoritaire de l'entreprise (55% du capital) avec la SGP Injab (45%). Ainsi remise à flots, il restait à ses cadres dirigeants et travailleurs à faire le reste, à savoir lui assurer un bon plan de charge, une bonne organisation et la volonté de vaincre. Ce qui ne tarda pas à venir, aidés en cela, il est vrai, par les prodigieux programmes de logements et d'infrastructures que l'Etat venait de lancer et l'esprit de corps qui caractérise cette entreprise qui porte encore l'empreinte du manager d'exception que fut son fondateur Abelhamid Taghit. Les indicateurs de gestion, communiqués par le jeune président du groupe Cosider, Lakhdar Rakhroukh, à l'occasion d'une cérémonie organisée à cet effet à l'hôtel Mercure d'Alger, sont à ce titre très éloquents. Ils traduisent un mouvement ascendant de la croissance reflétée par une augmentation du plan de charge en hausse de 61%, du chiffre d'affaires qui augmente de 33% et du résultat d'exploitation qui a fait un bond de 37%, au cours des trois derniers exercices. A travers ses six filiales, le groupe Cosider est activement présent dans pratiquement toutes les branches du BTP. Il est fortement présent dans l'habitat avec un plan de charge de 10.000 logements dont 6000, parmi lesquels des programmes d'habitat promotionnel, sont livrés annuellement en moyenne. On le trouve dans les travaux routiers en tant que partie prenante dans la réalisation d'un important tronçon, ouvrages d'art compris, de l'autoroute Est-Ouest. L'hydraulique avec, notamment, la construction de trois barrages à Tébessa, Kedara et Bel Abbès, la pose de plusieurs centaines de kilomètres d'adduction d'eau potable et d'irrigation ne sont pas en reste, de même que la réalisation de tunnels (métro d'Alger) et de voies ferrées. Cosider excelle également dans la pose de pipelines avec à la clé la pose de plus de 1500 kilomètres de pipes de différents diamètres et la réalisation en 2006 d'un chiffre d'affaires d'environ 14 milliards de dinars. Un résultat tout à fait exceptionnel qui a permis à Cosider d'entrer cette année dans la cour des plus grands poseurs mondiaux de pipes dont elle fait désormais partie de l'association. Les nombreux projets en chantier et le plan de charge consistant qu'elle a constitué promettent cette filiale à un bel avenir. Cosider c'est, enfin, des matériaux de construction avec notamment une production d'environ 2,4 millions de m3 d'agrégats et des systèmes constructifs modernes (coffrages de dernières générations). Très regardant sur la qualité de l'organisation, le PDG du groupe a incité les responsables de filiales à intégrer dans le management global de leurs unités les procédures de certification ISO. Près de la moitié des filiales ont déjà obtenu le précieux certificat. Engagées dans la même démarche les autres filiales le seront prochainement. A la fin de l'année 2006, le plan de charge du groupe Cosider atteignait 65 milliards de dinars. De son activité globale, d'environ 39,3 milliards de dinars, il a pu dégager une valeur ajoutée appréciable de 13,5 milliards et un bénéfice net tout aussi intéressant d'environ 2,7 milliards de dinars. Le groupe emploie près de 18.000 travailleurs, offrant en moyenne 2000 emplois supplémentaires chaque année. C'est dire l'importance de cette entreprise qui, par ses performances en dépit de la concurrence, apporte la preuve, s'il en fallait une, de la tout à fait possible émergence des entreprises publiques de BTP sur le marché algérien, pour peu qu'on ait recours à des solutions de sortie de crise imaginatives (rachat de leurs dettes par les banques qui entreraient dans leur capital) et, bien entendu, qu'elles soient confiées à des cadres dirigeants compétents.