Les regards des sportifs algériens seront rivés, ce dimanche soir, sur les écrans de la télévision pour suivre avec émotion et le souffle coupé, la finale du 800m des 9es championnats du monde d'athlétisme qui se déroulent à Paris. Une finale qui aura tout pour son poids et qui pèsera très lourd sur les épaules de Saïd Djabir Guerni, notre espoir de place au podium dans ce mondial, après les éliminations de Abderrahmane Hammad en hauteur et la piètre 11e position de Baya Rahouli sur le triple saut avec un bond de 14,26m. Entraîné par son père Zine El Abidine, Djabir, qui n'a pas fait une grande saison cette année en raison de problèmes de santé, est revenu avec une victoire au meeting de Zurich qui l'a remis sous les feux de la rampe. Très sûr et grand champion, Djabir a réussi à passer le 1er tour du 800m avec aisance, en 1.46.06, juste devant le Sud Africain Seping Hezekiel 1.46.09 qui avait reconnu que tous les concurrents étaient de niveau et plusieurs peuvent postuler au podium. Lors de la demi-finale, notre champion a également très bien géré son sujet en restant dans les basques du meneur de la course sans prendre le risque de se porter au-devant. Ce n'est que durant la ligne droite et sentant le danger que Djabir, porté par un groupe de supporters algériens s'est pointé en tête avant de laisser passer devant, sur la ligne d'arrivée son concurrent direct. En finale de ce dimanche, tous les qualifiés ne veulent pas se prononcer et préfèrent dire que c'est une finale “ très ouverte” ou les surprises ne sont pas à écarter. Conscient de la grande tâche qui l'attend, Djabir tentera sous les signes “directoires” de son père a partir des tribunes, de bien gérer la course où la moindre faute de calcul peut lui être fatale. Il sera question pour lui de faire aussi bien que lors de la demi-finale avec en plus, la force au finish pour éviter toute mauvaise surprise et donnera à l'Algérie, et pourquoi pas, sa médaille tant espérée dans ce mondial. Avec un chrono de 1.44.60 pour cette saison et personnel de 1.43.09, Djabir part au milieu du peloton des huit finalistes dont le Danois Wilson Kipketer pourrait être le grand favori avec 1.44.36 pour cette saison et 1.41.11 comme record personnel. Les autres finalistes sont le Kenyan Koech Justus (1.44.16 cette saison) le Brésilien Dos Santos Osmar Barbosa (1.45.35) les Sud Africains Mutandzi Mbulaeni (1.43.95) Sepeng Hezekiel (1.44.18), l'Italien Longo Andrea (1.45.88) et le Russe Borzakovsky Yuriy (1.43.93) Ce championnat a été, en effet, l'un des plus faibles de ces dernières dix années pour l'athlétisme national pour lequel la gestion fait grand défaut. Une fédération peut-elle préparer dans de bonnes conditions un mondial sans directeur technique ? La réponse est du côté de la fédération dont le président a marqué la nécessité de tout revoir après ce championnat. Ce constat, combien de fois entendu à la FAA à l'issue des compétitions officielles n'a jamais été respecté ni fait avec, tant les intérêts personnels et puis clubards prennent le pas sur ceux des sélections nationales. Un simple regard sur le nombre de qualifiés pour le rendez-vous de Paris et surtout leurs performances pour se faire une idée sur la valeur exacte de notre sport qui a produit pourtant de véritables champions. Les huit autres athlètes qualifiés dont certains avec les minima “B”, se sont tous éclipsés dès leur entrée sur piste avec des chronos et performances loin même des leurs. Malik Louahla sur le 400m, Abdelkrim Mazouz sur le steeple, Souad Aït Salem, Khoudir Aggoune sur le 5000 m ont été tous balayés, alors que Hammad a été la grande déception en hauteur. Blessé au pied, Hammad s'est peu exprimé cette saison se réservant pour le mondial en vain. La méchante blessure a eu raison de lui. Le problème de Hammad et de son entraîneur c'est d'avoir accepté de s'engager alors que le résultat était évident. Le seul mérite d'ailleurs des techniciens nationaux est celui d'avoir prédit bien à l'avance le résultat qui a vu Baya Rahouli participer sans panache à une finale du triple saut où elle a été loin des premières. “ C'est une athlète qui stagne et qui ne fait pas de progrès par rapport aux autres concurrentes au niveau africain et mondial”, a tenu a nous dire un technicien de la spécialité. Qualifié pour la demi-finale du 1 500m, Tarek Boukensa se fait éliminer en commettant des erreurs tactiques. La satisfaction dans cette participation est venue une nouvelle fois de Mohamed Allik, qui, sur le 400m des handicapés (infirmité motrice cérébrale +imc+t34) en démonstration dans ce mondial est monté sur la plus haute marche du podium en beau vainqueur en 55.33 devant Matten Slade (Nouvelle Zélande) 56.63 et le Français Lamouri Rahmouni (57.81). Une autre fois, le sport pour handicapés a hissé, comme tout dernièrement lors des jeux et championnats du monde des mal-voyants où l'Algérien Sid Ali Lamri avait décroché la médaille d'or de sa catégorie : handicapé visuel b3 des moins de 66 kgs. M. A.