Dans une conférence, tenue vendredi matin, les représentant de la troupe chinoise OuIghoure, ont tracé d'une manière succincte l'évolution de l'art musical des 12 maqûms (en arabe maqams) : cette forme d'héritage qui ne s'est pas dissipée sous les éoliennes et continuent à traverser les temps. Les mêmes interlocuteurs ont expliqué que la musique populaire Ouïghoure est composée de chansons d'amour ou épiques, et de chants fonctionnels qui accompagnent les travaux champêtres. Chaque maqûms comprend trois sections qui intégrant elles aussi plusieurs parties. Une fois sur scène du nouveau théâtre de Timgad, les musiciens chinois ont montré leurs connaissances, leur maîtrise, leur respect des règles, et témoigner leur virtuosité avec des techniques vocales extraordinaires. Malgré cette extraordinaire économie de moyens de leur orchestre composé de deux tambours sur cadre (genre de bendir), d'un dutâr (un luth à long manche dont la corde vibrante atteigne 105 cm), d'un ghijak et d'un voèle à pique (Kemanche), ces musiciens ont subjugué le public qui a dansé sur les airs ouïghours. Que c'est gracieux ! Que c'est beau! Tout était bien coordonné ! Aucun geste n'était gratuit. Tout était minutieusement étudié et expressif. Les éléments de la troupe ont exécuté différents chants accompagnés de musique et des pas de danse de différentes régions. Egalement la troupe ouïghoure de Chine a interprété la chanson de Demi Demi du défunt Katchou, avant de s'attaquer à la chanson Avava Inouva d'Idir. Le public a ovationné longuement le chanteur. C'était l'apothéose! Les jeunes ont dansé longuement. À l'ouverture, le chanteur tunisien Lotfi Bouchenak était performant. Il s'est distingué lors de son passage, forçant ainsi l'admiration par la qualité et la maîtrise de l'interprétation de quelques chansons que le public avait fortement appréciées et longuement ovationnées. Après le prélude où l'orchestre tunisien sous la direction du maestro Zougheda Touffik (qui s'est illustré au qanoun), a montré sa dextérité et “gavé” le public de belles notes de musique, le chanteur Lotfi Bouchenak a interprété nombreux de ses titres, notamment Ana Habit oua T'hbit, Hadhi Layali, Ana arabi Assil, tout en déclamant un poème dédié à la Palestine. À la fin du concert, Lotfi Bouchenak a tenu une conférence de presse, et a déclaré : “Je n'ai jamais voulu être un chanteur de charme. J'ai toujours chanté pour transmettre un message paix.” La soirée s'est terminée très tard et le public, peu nombreux, s'est délecté.