En ce 3 juillet 2010, journée réelle de l'Indépendance nationale algérienne, Lounès I., un jeune homme de 33 ans, modeste entrepreneur et bienfaiteur de son état, malade chronique — traitement médical quotidien — allait, au terme d'une journée de labeur, rendre visite à ses parents, malades, (mère diabétique et père handicapé à 80%), habitant au village Azrou, dans la commune de Fréha (Tizi Ouzou). Il était 21h passées lorsqu'il aboutit, à bord de son véhicule, une Golf, au virage de la route à forte déclivité allant de la ville de Fréha à Tala Tegana via le village Ilmajen. Quelques centaines de mètres au-dessus de ce lieu-dit, juste après avoir dépassé de 7 km environ un barrage militaire permanent (sortie ouest de la ville de Fréha), un groupe, d'individus armés dont deux encagoulés, indiquent des villageois, surgit avec de lourds troncs d'arbres au point culminant de la pente dudit virage, entouré de part et d'autre de buissons de genêts, de lentisques, d'oléastres…, ainsi que d'au moins deux maisons (à peine une vingtaine de mètres, de part et d'autre de la chaussée). Enclenchant une marche arrière pour fuir “l'obstacle”, le conducteur se heurte par l'arrière à d'autres troncs d'arbres placés aussitôt après son passage. Un traquenard bien calculé. Aucune échappatoire. Sous la menace de leurs armes, les membres du groupe armé embarquent et coincent leur proie dans son propre véhicule avant de s'en aller en trombe, parle-t-on, dans la direction de Souk El-Had, chef-lieu de Timizart, commune voisine. Ledit véhicule sera retrouvé le lendemain par les services de sécurité au lieu-dit la Crête, un sommet situé du côté nord-ouest de la région limitrophe à celle de Dellys (Boumerdès). Le véhicule porterait un impact de coups de bloc ou autre massue sur le côté droit du pare-brise avant, ainsi que le fracassement de la lunette arrière, car la victime aurait tenté de verrouiller sa voiture sur laquelle il y a toujours des tâches de sang, d'après des villageois. Le 8 juillet, sur le lieu du guet-apens, traînaient encore des habits (shorts ou pantalons courts), une bouteille vide d'eau minérale, objets utilisés certainement par le groupe de malfaiteurs. Dans la localité, personne n'admettait qu'on puisse intenter à la quiétude d'une telle famille, modeste qu'elle est, ni à ce garçon qui aidait beaucoup, et anonymement, dans la région sitôt informé de cas de nécessiteux, avoue un villageois d'Aït Bouali. “C'est lui qui finançait, à plus de 50%, les aides de l'état que l'APC dégageait au profit des pauvres, mais il n'acceptait jamais qu'on divulgue son nom ou le caractère de ses dons”, ajoute-t-il, précisant que “beaucoup ne savent pas que I. Lounes est le réalisateur à 90% de notre mosquée, outre des aides qu'il apportait pour d'autres villages dans la région”. Dieu merci, la sagesse a prévalu. L'expression de la colère devant ce type d'actes de banditisme et de terrorisme, inconnus dans cette région, semble, à chaque fois, se suspendre à la décision de sagesse des comités et de l'imam, ce qui a finalement abouti, dimanche à l'aube, à un dénouement heureux. Mais jusqu'à quand continuera-t-on à se comporter avec sagesse devant ces crimes ? Depuis 2005 à nos jours, près d'une soixantaine de personnes, souvent des commerçants, ont été enlevées dans la wilaya de Tizi Ouzou, rappelle-t-on.