Le diabète, le terme fait peur, car personne n'est à l'abri, de cette maladie à laquelle des millions de personnes se trouvent exposées. Boumerdès, a enregistré au lendemain du séisme, un nombre croissant de diabétiques faisant ainsi augmenter leur nombre à 8 000 selon les estimations des services de la Cnas. Ces derniers, selon le docteur Abadlia (médecin chef de la Cnas), vont mettre à la disposition du diabétique une carte à puce individuelle en remplacement du livret du tiers payant actuellement en usage. Cette nouvelle carte à puce a une capacité de stockage d'informations énorme, conçue pour pouvoir rendre plus de services et simplifier le quotidien du malade, précisera le Dr Abadlia, qui ajoutera que la Caisse nationale des assurés sociaux, cherche toujours à améliorer la qualité de prise en charge des malades chroniques, tout en leur assurant la gratuité des soins, chose que beaucoup de malades que nous avons rencontrés en marge de la journée d'études et de réflexion sur les thèmes liés à la convention des droits des diabétiques, refusent car ces derniers (malades chroniques) rencontrent les pires difficultés à avoir accès aux soins et à la gratuité des médicaments. D'ailleurs, M. Mokri Mohamed, président de l'Association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès s'insurge contre la non-disponibilité gratuite des seringues au profit des diabétiques, mesure pourtant annoncée il y trois ans par le ministre de la Santé de l'époque, M. Redjimi et qui est resté lettre morte. En outre, M. Mokri juge très insuffisants les 1000 DA octroyés aux malades chroniques, alors qu'"une visite chez un privé ou une intervention chirurgicale coûtent entre 60 000 et 200 000 DA, lorsqu'il s'agit d'amputation ou autre", explique-t-il. Aujourd'hui, l'association, malgré toute sa bonne volonté et grâce aux dons des bienfaiteurs, ne peut répondre à l'attente des 5000 adhérents ; elle les oriente et les assiste et à l'occasion de la Journée mondiale du diabétique elle mettra à la disposition des malades plus de 5000 seringues, en plus de 500 boites de "spasfon", alors que des glucomètre seront distribués pour les plus démunis. Dans un autre volet, en matière d'accueil, le directeur de la santé publique, M. Naâmani, dira que "ces journées sont plus importantes et auront un impact plus grand sur les malades que les journées scientifiques, car elles permettent de véhiculer un message direct à l'adresse du malade tout en l'orientant", ajoutant que "pour répondre au nombre croissant de diabétiques on a procédé à l'extension de la Maison du diabétique de Boudouaou en la dotant d'un laboratoire, et nous allons doter nos infrastructures hospitalières de nouveaux appareils, ainsi l'hémoglobine gliquée permettra, grâce à une puce, de prévoir trois mois à l'avance le taux de glycémie du malade, en ayant toujours stocké les trois mois passés ", a conclu le DSP. Aujourd'hui, on recense pas moins de 2 millions de diabétiques à l'échelle nationale, selon la Fédération nationale des diabétiques, alors qu'on recense environ 177 millions à travers le monde, tous du diabète dit de type 2 car il représente 90% des cas il est la cause majeure de cécité, d'insuffisance rénale, d'amputations et AVC (accidents vasculaires cérébraux). Et la Fondation internationale du diabète, ainsi que l'OMS tirent la sonnette d'alarme, car en prévoit 400 millions de diabétiques à l'horizon 2030. De sources médicales algériennes on avance que la décennie 90-2000 a enregistré le plus grand taux de malades chroniques et beaucoup de cas (soit 40%) ne sont pas recensés (cas dormants). A Boumerdès plus de 25% de nouveaux diabétiques ont été recensés après le séisme de 2003. La spécifité de cette maladie chronique est qu'à la moindre chose on peut la contacter. Le diabète reste un problème de santé publique de plus en plus préoccupant, et les traitements actuels ne permettent pas un contrôle glycémique durable, dira M. Mokri.