Les habitants de Fontaine Fraîche sont toujours dans le flou depuis que les autorités locales ont démoli leurs logis le 17 juillet dernier, dans le cadre de l'éradication des bidonvilles de la capitale. Dans une lettre adressée au président de la République et dont une copie a été envoyée à notre rédaction, les habitants du bidonville Fontaine Fraîche, relevant de la commune d'Oued Koriche, à Bab El-Oued, souhaitent que le président de la République s'intéresse à leur cas et envoie des agents pour enquêter sur l'opération de distribution de logements sociaux. Les familles recalées appellent le chef de l'Etat à réparer le préjudice qu'elles estiment avoir subi. “Nous vous prions, Monsieur le Président, de régulariser notre situation pour que nous puissions acquérir un logement décent après que les autorités locales nous ont ôté ce droit”, lit-on dans le document. Les plaignants martèlent qu'ils sont “les vrais habitants des lieux” et qu'ils détiennent des documents qui le prouvent. La dizaine de familles rappelle “l'enfer” qu'elles vivent depuis 12 jours. Ce 17 juillet, qui était censé être l'un des plus beaux jours de leur vie, vire au cauchemar. Les familles recalées racontent comment, en une fraction de secondes, elles se sont retrouvées à la rue. “Après que nos maisons précaires furent détruites, nos meubles transférés dans des camions et après avoir reçu les félicitations pour nos nouveaux logements, à la surprise générale, nos noms ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires”, relatent les familles dans leur lettre. Elles ajoutent : “Nous avons été jetées à la rue dans la commune d'Eucalyptus. Durant 5 jours, nous avons vécu un calvaire.” Les habitants se plaignent d'avoir été “frappés, maltraités”, chose qui, selon eux, a “provoqué l'avortement de plusieurs femmes”. C'est après cette “errance”, écrivent-ils, qu'ils ont décidé de revenir à notre ancien quartier. Les malheureux de Fontaine Fraîche ne sont malheureusement pas les seuls à vivre une telle situation, car chaque opération de relogement en Algérie provoque une ambiance de contestation et quelquefois d'émeutes.