Le directeur du quotidien Liberté ainsi que trois journalistes seront présentés, aujourd'hui, devant le procureur de la République pour offense au président de la République et atteinte aux institutions de l'Etat. Devant ces graves accusations, les directeurs des journaux de la presse indépendante ont toutes les raisons d'être inquiets sur le sort qui sera réservé à leur collègue, surtout que sa présentation devant le parquet intervient dans un contexte d'acharnement avec la multiplication des mesures d'intimidation contre la presse par le pouvoir. Au cours de ces derniers quinze jours, six journaux ont été suspendus et deux directeurs, ceux du quotidien Le Matin et de Liberté, sont menacés de prison. En échouant dans son opération de faire taire à jamais les six quotidiens, dont quatre ont pu reparaître après plus de dix jours de suspension, le pouvoir tente, aujourd'hui, par d'autres moyens de museler ces journaux en lançant contre eux ses services administratifs et fiscaux afin de les obliger à mettre la clef sous le paillasson. La situation est très grave et interpelle en Algérie tous ceux qui croient en la liberté de la presse et à la démocratie. À cet effet, les directeurs des journaux signataires alertent l'opinion nationale et internationale sur ces menaces qui pèsent sur la profession et l'arbitraire qui frappe ses hommes. Agissons ensemble et dans l'immédiat pour sauver la presse en Algérie. El Watan, El Khabar, Le Soir d'Algérie, Le Matin, Liberté