Maintenant, ses accusations sur l'implication de l'Etat hébreux dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, le Hezbollah a remis mardi au gouvernement libanais ses preuves contre Israël, lesquelles ont été transmises au tribunal spécial sur le Liban, chargé de l'enquête. Cheikh Hassan Seyed Nasrallah, le chef du parti chiite libanais Hezbollah, étaye ses accusations contre Israël, qu'il désigne comme responsable de l'assassinat de l'ex-chef du gouvernement libanais, Rafic Hariri, en remettant à qui de droit les preuves dont il affirme disposer. Pour rappel, le patron du Hezbollah avait défrayé la chronique le 9 août dernier au cours d'une conférence de presse en réaffirmant les accusations contre l'Etat hébreux, qu'il avait porté le 3 août en désignant explicitement Israël pour la première fois de l'assassinat de Hariri. Confirmant sa ligne de conduite, le Hezbollah a indiqué, mardi, avoir remis aux autorités libanaises des données qui impliqueraient Israël dans l'assassinat et ces informations ont été rapidement transmises au Tribunal spécial pour le Liban (TSL), selon une source judiciaire. Un communiqué du parti chiite indique qu'“un responsable du Hezbollah, Wafiq Safa, a donné aujourd'hui au procureur général libanais, Saïd Mirza, le matériel dévoilé par Sayyed Hassan Nasrallah sur le rôle d'Israël dans le meurtre”. La même source précise que cela a eu lieu “après une réunion dimanche soir entre le Premier ministre Saad Hariri et Hajj Hussein Khalil (un responsable du Hezbollah, ndlr), et sur la base d'une demande du Premier ministre”. L'information avait été donnée par une source judiciaire plus tôt mardi, précisant que le gouvernement avait ensuite transmis les données du Hezbollah au bureau de Beyrouth du procureur du TSL, Daniel Bellemare, qui avait demandé le 11 août au Liban de lui soumettre les informations dévoilées par Nasrallah. Ce dernier avait diffusé, le 9 août, ce qu'il a présenté comme des images de reconnaissance israéliennes du site de l'assassinat de Hariri, prises avant le drame et “interceptées” par le mouvement. Le chef du mouvement libanais avait expliqué que quand “on prend ce genre d'images, c'est généralement une introduction pour l'exécution d'une opération”. Le 22 juillet, il avait indiqué s'attendre à ce que des membres de son mouvement soient accusés par le TSL d'implication dans ce meurtre. Un responsable du Hezbollah avait indiqué vendredi que le parti chiite remettrait au gouvernement ses “preuves”, soulignant cependant que le TSL n'avait “aucune crédibilité” aux yeux du mouvement. Le Tribunal spécial pour le Liban, créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, est chargé d'enquêter sur l'assassinat de Rafic Hariri, commis en février 2005 à Beyrouth. La Syrie, une alliée du Hezbollah, montrée du doigt dans l'assassinat, a toujours démenti toute implication dans cette affaire. Merzak T./Agences