Indices n Le mouvement libanais du Hezbollah a diffusé hier, lundi, ce qu'il a présenté comme des images de reconnaissance israéliennes du site de l'assassinat de Rafic Hariri, prises avant le drame. Ces «images israéliennes» pouvant aider l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, ont été diffusées lors d'un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par vidéoconférence devant des journalistes et des hommes politiques réunis dans un complexe de la banlieue sud de Beyrouth. M. Nasrallah, qui a précisé que ces images avaient été prises par un avion de reconnaissance de type MK et «interceptées» par son mouvement. Le chef du Hezbollah a, de nouveau, accusé Israël de ce meurtre, expliquant que quand «on prend ce genre d'images, c'est généralement une introduction pour l'exécution d'une opération». Les images montrent, entre autres, les routes proches du Parlement au centre-ville de Beyrouth, de la résidence de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri ainsi que celle longeant le front de mer, près duquel ce dernier a été assassiné le 14 février 2005 dans un attentat à la camionnette piégée. Hassan Nasrallah a ajouté que ces «données» pouvaient servir à parvenir à la vérité sur le meurtre de Rafic Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth. Lors du discours, il a présenté un «aperçu» d'«espions» libanais d'Israël arrêtés depuis 2009, sans établir de lien direct avec l'assassinat de Hariri. Il a toutefois accusé Israël d'avoir tenté d'impliquer le Hezbollah dans ce meurtre, et a diffusé une vidéo «datée» de 1996 où un «agent israélien» reconnaît avoir dit au personnel de sécurité de Rafic Hariri que le Hezbollah «préparait son assassinat». M. Nasrallah a redit ne pas avoir confiance dans le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé d'identifier et de punir les assassins de Rafic Hariri, mais promet de coopérer pour faire toute la lumière sur cet assassinat. «Nous ne faisons pas confiance à ce tribunal (...) mais nous sommes prêts à donner ces éléments au gouvernement libanais qui décidera s'il les donnera au TSL ou pas», a-t-il souligné. «Si le TSL les ignore, cela prouvera qu'il est politisé», a-t-il dit. Le 3 août, M. Nasrallah a accusé Israël explicitement pour la première fois d'avoir assassiné Rafic Hariri. La Syrie, qui avait été montrée du doigt dans l'assassinat, a démenti toute implication. Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2007 par l'ONU, doit publier son acte d'accusation entre «septembre et décembre», selon son président Antonio Cassese.