Affirmation n Le chef du Hezbollah chiite a accusé hier, Israël, d'avoir assassiné l'ancien Premier ministre libanais, indiquant qu'il allait bientôt présenter des «éléments» en ce sens qui aideraient l'enquête menée par un tribunal de l'ONU. «J'accuse l'ennemi sioniste d'avoir assassiné le Premier ministre martyr, Rafic Hariri, le 14 février 2005», a dit Hassan Nasrallah dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de ses partisans rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth. «Lors d'une conférence de presse que je vais tenir le 9 août, je vais présenter des éléments qui vont dévoiler des pistes importantes au niveau de l'enquête en vue de parvenir à la vérité», a-t-il précisé dans ce discours à l'occasion du quatrième anniversaire de la fin de la guerre de 2006 entre le Hezbollah et l'Etat hébreu. Le chef du Hezbollah a souvent critiqué le fait que l'enquête internationale menée par l'ONU ne se soit jamais penchée, selon lui, sur la piste israélienne dans l'assassinat de Hariri, ancien Premier ministre millionnaire tué dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth. Nasrallah a par ailleurs affirmé qu'il présenterait «une preuve concrète et audiovisuelle sur les tentatives d'Israël, à travers ses agents, de profiter de la rivalité politique qui existait entre Rafic Hariri et le Hezbollah pour convaincre son entourage que le parti avait l'intention d'assassiner le dirigeant». Le 22 juillet, Nasrallah avait annoncé qu'il s'attendait à ce que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2007 par l'ONU, accuse des membres de son parti d'implication dans le meurtre de Hariri. Le TSL doit publier l'acte d'accusation entre «septembre et décembre», selon son président, Antonio Cassese. La perspective d'une mise en cause du Hezbollah, acteur incontournable de la politique libanaise, fait craindre un renouvellement des violences à caractère confessionnel de mai 2008 qui avaient opposé des partisans du sunnite Saad Hariri, fils de Rafic, et ceux du parti chiite, et fait une centaine de morts. La semaine dernière, le président syrien, Bachar al-Assad et le roi Abdallah d'Arabie saoudite, s'étaient rendus au Liban dans le but justement de calmer les tensions nées de cette annonce. La Syrie, alliée du Hezbollah dans la région et qui avait été montrée du doigt dans l'assassinat de Hariri, a toujours démenti toute implication dans cette affaire. Hassan Nasrallah a par ailleurs prévenu hier soir que son puissant parti ne resterait pas les bras croisés en cas de nouvelle «agression sioniste».