Ainsi donc, il n'aura suffi que d'une petite étincelle pour que toute la bâtisse mouloudéene s'embrase. Car, actuellement, au MCO il y a bel et bien feu en la demeure. “La mèche” allumée par l'entraîneur français Hervé Revelli qui s'est confié à Liberté (voir l'édition de mercredi dernier), non seulement a eu l'effet d'une véritable bombe qui a alerté l'opinion publique et sportive sur l'amère réalité, mais a surtout “réveillé” les joueurs qui se sont tout bonnement révoltés jeudi contre leur président. Après avoir mis au courant leur entraîneur, les coéquipiers de Zoubir Ouasti se sont, en effet dirigés la même matinée vers le bureau de Youcef Djabbari avec lequel ils ont eu une entrevue. Le dernier nommé leur a demandé de retourner au complexe sportif des Castor pour s'entraîner, leur promettant de se présenter avant la fin de la séance. Là il écouta les joueurs qui ont réclamé le versement de la première tranche de leurs primes de signature avant de les rassurer en leur assurant qu'il répondra favorablement à leurs doléances. Il leur affirma même qu'ils percevraient leur argent dimanche matin avant de rallier Constantine, via Alger, l'après midi à bord de l'avion d'Air Algérie qui décollera à 15h30. Quelque peu rassurés, les joueurs repartirent à leurs domiciles respectifs, non sans avoir menacé de boycotter ledit déplacement si jamais ils n'étaient pas régularisés au temps promis. La séance d'entraînement d'hier matin a eu même lieu, cependant et, contre toute attente, est le théâtre d'un invraisemblable retournement de situation qui ralluma immédiatement le brasier qu'on croyait éteint. En l'absence de tout dirigeant, c'est l'avocat du club qui est venu annoncer à l'entraîneur que le déplacement devrait se faire, non pas par avion, mais par...car! Les vols sur Alger étant quasiment tous complets, la direction mouloudéenne s'est ainsi vue dans l'obligation de louer un car pour effectuer le trajet par route. Le départ a même été fixé à aujourd'hui samedi à 9 heures. Dés qu'on les a mis au courant, les joueurs ont laissé éclater leur colère, jurant et clamant, haut et fort, qu'ils refusaient d'aller jouer à Setif. Certains d'entre eux ont vu là, une ruse de Djebbari pour les “envoyer” plutôt que prévu à Ain EL-Foura pour ne pas les payer dimanche et avoir ainsi plus de temps pour se débrouiller l'argent nécessaire. Le ton est monté d'un cran et il a fallu tout le “poids” d'un Hervé Revelli qui découvrait à l'occasion une entre “facette” du football algérien pour que le calme reprenne son droit de cité. Après un bon quart d'heure, les joueurs ont décidé d'un commun accord de ne pas faire machine arrière, de ne pas effectuer le trajet Oran- Sétif par route et d'attendre dimanche pour décider, une fois pour toutes et officiellement de déclarer, ou non, forfait pour le choc face à l'ESS. À cette situation déjà bien compliquée, il faudra ajouter le fait que l'infirmerie du club est actuellement au complet avec les blessures de Bendia, Meziani (indisponible 15 jours) Benzerga et les maladies de Marcel (paludisme) et Boukessassa (conjonctivite). Même le soigneur du MCO, le kinésithérapeute Krimo en l'occurrence, a fini par rendre le tablier hier matin, car las du manque de considération et des promesses non tenues du président Djebbari. Cela dit, malgré tous ces avatars, ce qui risque de perturber et de handicaper le plus le MCO, c'est l'inquiétant état de santé de l'ex-buteur de l'ASSE, Hervé Revelli, qui, comme annoncé dans ces mêmes colonnes mercredi dernier, souffre terriblement, sans pour autant être pris en charge par ses présumés dirigeants. Hier encore, M Revelli semblait très éprouvé au cours de la séance d'entraînement, “ Je n'ai par fermé l'œil de la nuit, j'avais presque 40 degrés de fièvre, et j'ai vomi 12 fois!. Il aura fallu que j'appelle personnellement un médecin pour qu'il me fasse une piqûre. De plus, je l'ai payé de mon propre argent puisque les dirigeants de ce club s'en foutent éperdument...” devait même nous déclarer le technicien français, à qui le soigneur démissionnaire a administré une (seconde) injection, en plein air au complexe des Castor à la fin de la séance d'entraînement, pour qu'il aille un peu mieux “Au train où vont les choses, je crois que je vais rentrer en France pour me soigner puisque tout le monde s'en fout de ma personne ici. En tous les cas, je ne vais pas jouer avec ma santé qui passe, bien évidemment, avant tout. Donc, je ne vais pas aller à Sétif dans cet état...” ajoutera notre interlocuteur. A. K.