Liberté : À Djelfa, il y a eu, jeudi dernier, une rencontre de ce qui est désigné sous le nom de “mouvement de redressement national” où Abdelaziz Belkhadem, le ministre des affaires étrangères, a été désigné à sa tête. Quel est votre commentaire par rapport à cette désignation ? Abderrazak Dahdouh : Que veut redresser ce mouvement de redressement au juste ? Pour notre parti, vous l'avez bien constaté aujourd'hui, le comité central a été présent dans sa totalité et n'a enregistré aucune défection. Toutes les structures, les instances et tous les militants au niveau du parti adhèrent au programme du FLN et au statut issus du VIIIe congrès et la direction qui en est issue. Dans toutes les actions qui se font en dehors de notre parti et qui se déroulent au nom du FLN, il est de notre responsabilité d'un côté, d'attirer l'attention de l'opinion publique et de tout le peuple algérien sur ces dépassements, et de l'autre côté, il y a les structures de l'Etat qui doivent jouer leur rôle dans le maintien de l'ordre public et de l'incitation de certaines institutions de l'Etat à ce genre d'agissements. Dans quels intérêts ces institutions commettent ce genre d'agissements ? On se pose la question. Cette rencontre est préparée, selon nos informations, par le cabinet de la wilaya de Djelfa, il y a 10 jours de cela. Comment réagissez-vous à cette implication de l'administration dans l'entreprise de sape contre un parti légal ? Toutes les tentatives d'atteinte à un parti légalement constitué ont toujours été des échecs. Malgré l'implication de certains cercles de l'administration. Et la wilaya de Djelfa a reçu certainement des injonctions pour qu'elle puisse organiser ce genre de rencontres. Or, trouvez-vous normal que, pour réunir 200 ou 300 militants, il faut déployer un important dispositif sécuritaire ? Trouvez-vous normal aussi de donner des autorisations à un groupe qui n'est pas légalement constitué et qui n'a même pas d'agrément pour parler de problèmes d'un parti légalement constitué ? Alors que vous avez assisté au VIIIe congrès et vous avez bien vu dans quelles conditions il s'est déroulé. Tous les documents issus de ce congrès ont été approuvés à l'unanimité sans aucune contestation et dans la transparence la plus totale. De l'hymne national d'ouverture jusqu'à l'hymne national de clôture du congrès. C'est là l'activité officielle de notre parti. Tout ce qui se passe en dehors de cette légalité et en dehors des statuts et règlement intérieur du FLN, pour nous, est une activité extra au parti et c'est aux institutions de l'Etat de jouer leur rôle normalement et de ne pas être à la merci de certaines injonctions qui proviennent de certains cercles. L'implication de certains ministres, à l'image de Saïd Barkat, Rachid Harraoubia et Tayeb Louh, est publique depuis longtemps. Mais, l'apparition de Belkhadem dans ce genre d'entreprise était inattendue. Qu'en pensez-vous ? Vous connaissez les commanditaires de ce genres d'entreprises et vous savez à quelles injonctions obéissent ces personnes là. De là, vous avez les réponses à toutes vos questions. C'est-à-dire que vous suspectez la main de la présidence de la république dans cette entreprise... Toutes les institutions de l'Etat se doivent d'exercer dans les cadres des lois de la république. Aucune institution n'est dispensée de respecter la constitution. C'est comme cela qu'on pourra redonner confiance au citoyen en son Etat et c'est comme cela qu'on pourra rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions de la République. Nous devons tout faire pour que cette confiance perdue soit rétablie. N. M.