Les dix membres de la délégation constantinoise, qui doivent prendre part, aujourd'hui, à la rencontre nationale des anti-Benflis, et qui s'apparente à un VIIIe congrès bis, viennent de monter au créneau pour dénoncer, dans leur majorité, soit six sur les dix délégués, la cooptation à la tête de la dissidence de caciques motivés par la haine plus que par des idéaux. À peine installé, le 21 août dernier, le bureau de la nouvelle mouhafadha parallèle du FLN, membres du fameux mouvement de redressement animé par les anti-Benflis, vient de lancer de graves accusations contre les Hadjar, Si Afif, Bouhadja et autre Tou. Les dissidents du FLN de Constantine qui ont rejoint, ces derniers temps, le mouvement de redressement du FLN, et à leur tête le nouveau mouhafedh parallèle, ont, lors d'une conférence de presse donnée, hier, fustigé “les caciques, qui ont organisé une OPA sur le processus de redressement, revendiqué et mené par la base du FLN depuis des années.” Pour les dissidents de Constantine, “la base révoltée par les pratiques antidémocratiques de Benflis ne peut pas cautionner, la veille du congrès du redressement, le travail de récupération effectué par des caciques qui ont été, depuis les années 1960, le symbole du conservatisme et de l'incurie que nous n'avons jamais cessés de dénoncer, au moins depuis 1999”. Pour les dissidents de Constantine : “Si les moyens de militer sont devenus des comportements de voyous, c'est à cause de la présence, à la dernière minute, à la tête du mouvement, de personnes autoproclamées et qui ne sont motivées que par la vengeance suite à leur évincement de la direction de parti.” Tendant une perche à leurs ex-collègues loyalistes, les dissidents de Constantine, dont la plupart sont des exclus du parti, se disent prêts à réintégrer les structures légales du parti et à militer pour le changement à l'intérieur, si Benflis pousse la mouhafadha locale à leur ouvrir ses portes. Comme pour dire que Benflis est un moindre mal par rapport aux initiateurs de l'éventuel fameux congrès du redressement, ils clament, haut et fort, à qui veut les entendre, qu'on “ne peut combattre le mauvais pour le remplacer par le pire”. Ce dernier, ce sont, toujours selon les dissidents de Constantine, “les Bouhadja et consorts qui se sont autoproclamés responsables de la dissidence à l'est du pays et plus particulièrement à Constantine”. Comme pour enfoncer le clou et prouver qu'à la tête du mouvement de redressement du FLN il n'y a que des opportunistes poussés à l'opposition par la haine et la vengeance, plus que par un attachement aux valeurs du FLN, ils expliquent que “la plupart des dissidents de Constantine sont, et depuis des années, poursuivis en justice par la mouhafadha locale, alors que les amis de Hadjar n'ont jamais ouvert la bouche, bien que les déviations de la direction du parti ne datent pas d'hier. Pour ces apparatchiks, il n'y a déviation que s'ils ne sont pas portés sur la liste des rentiers du moment”. À l'heure où nous mettons sous presse, les dissidents de Constantine n'ont pas encore arrêté leur décision finale quant à la participation ou non à la rencontre nationale prévue, aujourd'hui, soit à Constantine, soit à Djelfa ou encore à Blida. Les six dissidents et délégués constantinois sont partagés entre le boycott de la rencontre et la participation, en exigeant le recours à l'urne pour le choix de la direction provisoire du parti qui en découlera. M. K.