“De cette manière, la question de la légitimité au FLN sera définitivement réglée”, estiment nombre de responsables de la base du parti. L'institution de “la commission des 48” chargée de la préparation du VIIIe congrès bis du FLN continue de susciter le mécontentement au sein du parti. Chez les mouhafadhs censés accueillir les membres de cette commission au niveau local, la colère ne cesse, en effet, de gronder. Hier, les mouhafadhs d'Alger sont montés au créneau pour dénoncer encore une fois l'installation de cette structure qui, pour rappel, s'est constituée dans des conditions opaques et de façon unilatérale par Abdelaziz Belkhadem, ministre des affaires étrangères. Cette colère s'est manifestée à l'occasion de la rencontre, organisée à la kasma de Bourouba et à laquelle ont pris part quelque 500 participants (des élus locaux, des députés, des membres du comité central, des responsables des bureaux de mouhafadhas et des bureaux des kasmate). D'entrée, les participants ont donné le ton : “nous exprimons notre soutien aux importants efforts et aux positions courageuses prises par la commission de gestion du parti issue du Comité central du VIIe congrès, tout comme nous l'appuyons dans ses prochaines décisions concernant une plate-forme commune d'une préparation responsable du VIIIe congrès”. Exprimant leur satisfaction de la convocation d'une session du comité central (CC) prévu pour demain, les mouhafadhs d'Alger demandent aux membres du CC de prendre “des décisions courageuses et responsables”. Ces décisions dont parlent les mouhafadhs concernent “la levée de l'ambiguïté sur la question de la légitimité dont se revendiquent ceux qui ne l'ont pas”. Comment ? La solution est toute simple aux yeux des mouhafadhs d'Alger : recourir à l'élection d'un bureau politique (BP) et d'un secrétaire général du FLN à partir du comité central issu du VIIe congrès. De cette manière, la question de la légitimité au FLN sera définitivement réglée, estiment-ils. Les participants à la rencontre de Bourouba ne s'arrêtent pas là. Loin s'en faut. Ils revendiquent, également, auprès de ce même comité central de revoir la composante de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis du parti présidée par Abdelaziz Belkhadem : “Nous demandons au CC en sa qualité d'instance légale entre les deux congrès de se mobiliser en urgence et de prendre sa responsabilité historique pour revoir la composante de la commission nationale. Tout comme nous lui demandons de prendre des décisions pour ne pas laisser la voie libre aux manœuvres et aux luttes qui ont fait prendre le pas aux intérêts personnels par rapport à ceux du parti.” Une rencontre nationale des mouhafadhs a été par ailleurs, exigée, hier, par les participants. Elle devrait constituer, selon eux, un espace d'expression et d'une minutieuse analyse de tous les aspects de la crise qui secoue le FLN. “Ce qui nous permettra d'organiser un congrès qui augure d'une nouvelle phase pour le FLN qui ne laisse aucune place à une crise à venir”, arguent-ils. Cette montée au créneau des mouhafadhs, sans lesquels le congrès ne pourra nullement se tenir, devrait faire certainement reculer Belkhadem dans sa mise en place à, “la commission des 48”. N. M.