Pour elle, la fin de la crise sécuritaire devrait donner lieu à la redynamisation du pluralisme pour permettre aux citoyens de choisir leurs futurs élus en toute conscience. Le champ politique ressemble à s'y méprendre à la célèbre cour du roi Pataud évoquée par Molière. C'est en tout cas le point de vue de Mme Louisa Hanoune qui appelle, par conséquent, à une “décantation politique”, considérant que la situation sécuritaire responsable de ce phénomène est aujourd'hui derrière nous. “Le temps est venu pour une décantation politique en Algérie, suite au retour de la paix, en relançant le débat d'idées et la confrontation politique entre les programmes des partis que la tragédie nationale a escamotés”, a-t-elle plaidé, dans son discours lors de l'ouverture des travaux du 6e congrès de son parti. Pour elle, la confusion dans leurs orientations politiques n'a plus raison d'être aujourd'hui et “les partis politiques devront clarifier leurs couleurs, afin de permettre au peuple de connaître leurs orientations politiques et choisir ses représentants, lors des différentes élections”. Cette décantation doit, selon la première responsable du PT, passer par le débat contradictoire. Une bonne raison pour elle de mettre les pieds dans le plat en demandant l'ouverture des médias publics à ces débats. Une demande qui a peu de chances d'être entendue en l'état actuel des choses, ces médias étant les vecteurs exclusifs du discours officiel. La première dame du Parti des travailleurs jette aussi un autre pavé dans la mare tranquille du conformisme ambiant en réclamant rien moins que la séparation de la religion du politique. “La religion étant affaire personnelle et la politique comme une action commune”, argumente-t-elle en soulignant qu'“il est temps de concrétiser un saut qualificatif” dans le domaine de l'activité politique. Mme Hanoune, qui a estimé que ce congrès “va permettre d'identifier les objectifs de l'étape politique actuelle”, a indiqué qu'il va permettre, aussi, d'évaluer la participation du PT aux différentes élections. “Nous œuvrons à la construction d'un Etat avec des institutions fortes, grâce à la démocratie et à la confiance du peuple”, dit-elle. Ce qui l'a amenée à insister sur la révision du code électoral et la promulgation des deux codes, communal et de wilaya. Ces deux codes étant pour elle un préalable pour la tenue d'élections législatives anticipées qu'elle a de tout temps revendiquées. Car pour la patronne du PT, “la nouvelle orientation économique nécessite de nouvelles institutions”. Et à ce propos, elle avance le chiffres 720 000 personnes qui ont déjà signé la pétition du parti en faveur des législatives anticipées. Soulignant, d'autre part, que “l'Algérie n'a pas été touchée par les retombées de la crise économique mondiale”, elle a estimé que “le pays renferme d'énormes potentialités, à même de lui permettre un décollage économique solide”. Mme Hanoune, qui a reconnu l'existence d'un courant qui “résiste” aux orientations politiques contraires aux intérêts du peuple algérien, a relevé que “le nouveau plan économique permettra un développement global du pays”. Elle a estimé, dans ce contexte, qu'il existe des “centres et des intérêts confus” qui critiquent ces orientations économiques, expliquant ces réactions par le fait que “cette démarche met un terme à la dilapidation de nos ressources”. C'est dans ce cadre que la SG du PT a souligné que “l'alliance de son parti avec le RND est fondée sur la défense des intérêts de la nation”. “Nous sommes prêts à entreprendre des alliances avec les partis qui défendent la souveraineté nationale, comme nous l'avions fait sur la paix et la réconciliation nationale”, a-t-elle encore martelé.