C'est un Rabah Saâdane très tendu et très énervé qui s'est présenté, hier, à la salle des conférences de l'OCO du 5-Juillet pour tenir sa conférence de presse. Entouré de son adjoint, Zouheir Djelloul, et Abdelkader Berdja, le responsable média de la FAF, le sélectionneur national a mis d'emblée l'accent sur le premier match officiel post-Mondial. “Le stage sera entamé dès aujourd'hui et se poursuivra jusqu'à jeudi soir, on effectuera cinq séances d'entraînement au stade du 5-Juillet et une au stade Tchaker de Blida. On a convoqué 21 joueurs dont trois gardiens de but, Antar Yahia n'est pas convoqué, car il est suspendu, Medhi Lahcen et Mourad Meghni sont blessés. On aura donc sous la main le même groupe qui a joué le dernier match amical face au Gabon. Préparer un match officiel en si peu de temps n'est pas du tout évident, mais on fera avec, on n'a pas le choix. Certains pensent que la Tanzanie est un adversaire faible, c'est complètement faux, aujourd'hui, il n'y a plus d'équipe faible. Il faut se méfier de cette équipe qui viendra ici pour nous accrocher, d'ailleurs j'ai lu sur un site Internet que son entraîneur avait affirmé qu'il ira en Algérie pour gagner. Ceci pour vous dire que ce match n'est pas une partie de plaisir, on doit le prendre avec tout le sérieux voulu, on est des mondialistes, donc automatiquement, on sera l'équipe à abattre, tous nos matches seront difficiles, car on est les favoris du groupe”, a-t-il tenu à expliquer, tout en mettant en relief le repos forcé de quatre semaines pour l'ensemble des joueurs, après le Mondial. “Juste après le Mondial, les joueurs ont eu droit à un repos de quatre semaines, c'est trop. Pour revenir au top, il faut autant de temps, or ce n'est pas le cas, nos joueurs ont eu à peine deux ou trois semaines de préparation, c'est ça la véritable problématique. J'ai bien peur qu'on ne sera pas prêts physiquement, ce ne sont pas des dérobades, mais la réalité du terrain. C'est une nouvelle période qui commence pour nous, on doit la gérer bien comme il faut, on a des joueurs qui ne jouent pas avec leur club, ça aussi c'est un problème qu'on doit résoudre. L'essentiel est d'engranger le maximum de séances d'entraînement et de matches”, enchaîne-t-il. Toutefois, le cheikh reste optimiste sur l'issue de ce match qu'il qualifie d'important pour le reste du parcours des Verts. Pour lui, la victoire est impérative. “L'objectif est de gagner le match et d'engranger les trois points, c'est très important pour nous, on ne doit pas rater notre entrée en lice pour ses éliminatoires. J'insiste, on doit impérativement gagner ce match.” Revenant sur les attaques dont il a fait l'objet de la part du public du stade du 5-Juillet lors du match amical face au Gabon, Saâdane perd quelque peu son calme. “Que ceux qui s'attaquent à moi d'une manière méchante et gratuite, sachent qu'il y a des limites à tout. Je ne tolère plus ce genre de comportement, j'ai discuté d'ailleurs avec le président de la FAF sur le sujet, celui qui me diffamera à l'avenir aura de mes nouvelles. Il faut arrêter cette déstabilisation qui ne profite à personne. Maintenant si ces gens-là veulent qu'on détruise tout ce qu'on a construit ces dernières années, qu'ils nous le disent, comme ça on comprendra leur sale dessein. Même si on a perdu contre le Gabon, ce n'est pas la fin du monde, ce n'est qu'un match amical qui nous a permis de tirer les enseignements utiles. Des défaites pareilles sont salutaires, comme ça les joueurs remettront les pieds sur terre, et sauront qu'un grand travail les attend. En tout cas, ils ne m'auront pas, j'ai une grosse carapace, je fais mon boulot et le reste ne m'intéresse pas. Laissez-moi profiter de cette occasion pour m'adresser au public et lui dire de respecter l'adversaire et de ne pas siffler l'hymne national de la Tanzanie”, dit-il. “LEmouchia doit écrire une lettre d'excuses, sinon…” Le cas Khaled Lemouchia a été le principal sujet évoqué par le coach national lors de cette conférence. “Je n'ai pas compris pourquoi on fait ressortir cette histoire de Lemouchia huit mois après la CAN. Pour moi, c'était un cas clos, le voilà de nouveau sur la presse nationale. Lemouchia était pour moi comme un fils, c'est moi qui l'avais fait jouer en 2007, lorsque je suis parti à l'ESS, car Rachid Belhout ne le faisait pas jouer, moi je l'ai fait rentrer contre l'USMA, ici à Bologhine. On a fait match nul, je suis aussi intervenu à la FAF pour lui enlever la lourde suspension d'une année qu'il allait prendre lorsqu'il avait insulté l'arbitre, Mohamed Bichari, à Sétif, au cours d'un match de championnat. Je l'ai fait pour l'intérêt de l'équipe nationale, comme c'est un type ingrat voilà comment il me remercie. Je préfère ne pas dire ce qu'il a tenu comme propos graves en Angola, je garde ça pour moi, c'est du confidentiel. Je refuse de m'abaisser à son niveau. Je l'ai renvoyé parce qu'il a tenu des propos graves. J'ai préféré rester avec deux milieux récupérateurs (Mansouri et Yebda) que de le garder avec moi, la discipline est importante au sein du groupe. Pour moi, le joueur qui ne s'inscrit pas dans cette ligne n'a pas de place chez moi. Pour jouer en équipe nationale, il faut être digne. Je le dis devant tout le monde, Lemouchia doit faire une lettre écrite d'excuses, sinon il passera en conseil de discipline. Puisqu'il veut remuer les choses, on ne se taira pas. Avec lui, on ira jusqu'au bout. Je l'ai épargné à plusieurs reprises pour qu'il comprenne un peu, mais je pense qu'il n'a rien compris. Il aura donc ce qu'il mérite.” “Pour ce match, On a invité Mansouri, Saïfi, Raho et Zaoui” Avant de clore son intervention, Saâdane a tenu à rendre hommage aux joueurs ayant participé aux éliminatoires de la Coupe du monde, dont certains n'ont pas été sélectionnés pour le Mondial à l'instar de Slimane Raho et Samir Zaoui qui seront invités lors de la rencontre contre la Tanzanie, pour assister au match et leur rendre hommage. “On a invité Rafik Saïfi, Yazid Mansouri, Slimane Raho et Samir Zaoui lors de ce stage pour qu'ils viennent assister au match de vendredi et par là même leur rendre hommage pour tous les services qu'ils ont rendus à l'équipe nationale. On n'est pas ingrat, on reconnaît ceux qui ont donné pour le pays”, dira-t-il. Et de justifier la sélection de Chakouri : “Ce joueur, que nous avons supervisé avant le Mondial, devait être parmi nous en Afrique du Sud, mais comme il ne jouait pas avec son club, on ne l'a pas retenu, on l'a donc convoqué pour ce stage afin de voir sa situation de plus près et de mieux le connaître.” Et de conclure à propos de la signature de Rafik Halliche à Fulham pour trois années : “Je suis heureux pour lui, c'est un pur produit du football algérien, c'est une fierté pour nous tous. Je lui souhaite toute la réussite. L'Algérie a besoin de joueurs qui jouent à ce niveau-là”.