L'arrivée des jeunes mondialistes allemands (Ozil, Khedira) au Real Madrid dans le sillage de José Mourinho, les millions déboursés par Manchester City et par le Barça pour David Villa ont animé un marché des transferts très calme en Europe et encore marqué par la crise. Un an après avoir battu tous les records avec les achats de deux Ballons d'Or, Ronaldo (93 millions d'euros) et Kaka (67 millions d'euros), les dirigeants du Real ont fini par exaucer l'un des rêves du “Special One”: diriger le club merengue aux 9 Ligues des champions. Rien n'a été laissé au hasard pour faire venir le Portugais, vainqueur de la C1 avec l'Inter Milan, le Real ayant rapidement cédé face aux exigences financières du maître tacticien en lui accordant le plus gros salaire du vestiaire (10 millions d'euros annuels). Il fallait bien ça pour tourner la page Pellegrini et tenter de redonner âme à un club qui subit la domination du FC Barcelone depuis deux saisons. Comme toujours, Mourinho n'a pas fait les choses à moitié et a souhaité imprimer sa marque sur le recrutement. Les noms sont moins ronflants que l'an passé mais donnent une idée de la philosophie du Portugais: moins de stress et plus de rigueur. Le technicien de 47 ans a ainsi jeté son dévolu sur son compatriote Ricardo Carvalho, un défenseur qu'il a bien connu à Chelsea, le milieu offensif argentin, Angel Di Maria (Benfica), et surtout les deux révélations allemandes de la Coupe du monde, Khedira (Stuttgart) et Ozil (Werder Brême). En dépit de la crise, Mourinho n'avait de toute façon pas le choix et se devait de réagir après le “coup” réalisé par le Barça juste avant le Mondial avec le transfert de David Villa (Valence) pour 40 millions d'euros. Pour financer cet achat, les Blaugrana, qui ont affiché des pertes de 77 millions d'euros en 2009-2010, ont dû tout de même faire le ménage avec les départs de Thierry Henry, Marquez, Dmytro Chygrynskiy, Yaya Touré et surtout de Zlatan Ibrahimovic à l'AC Milan (24 millions d'euros). In extremis, le Barça a ainsi pu trouver assez d'argent pour faire venir le milieu argentin Mascherano de Liverpool contre 20 millions d'euros. La sagesse l'a d'ailleurs emporté partout à l'image du Chelsea de Roman Abramovitch, pourtant habitué aux dépenses extravagantes ces dernières années et qui s'est offert deux acquisitions sans tapage, celles de l'Israélien Benayoun (Liverpool) et du Brésilien Ramires (Benfica). Manchester United a aussi misé sur l'avenir avec le Mexicain Javier Hernandez (22 ans) et le Brésilien Bebe (20 ans). Pour Arsenal (Fabregas) et Liverpool (Gerrard, Torres), le plus important était de garder leurs meilleurs éléments, quitte à ne pas toucher à l'ossature de l'équipe. Les Reds ont tout de même récupéré l'expérimenté Joe Cole (28 ans) avant de laisser partir Mascherano en Catalogne. En Italie, l'Inter, désormais dirigé par l'Espagnol Rafael Benitez, n'a pas jugé bon de modifier un effectif qui sort d'un triplé (C1, Serie A, Coupe d'Italie). Alors que les clubs sont en manque criant de liquidités, les propriétaires émiratis de Manchester City ont été les seuls à pouvoir sortir le carnet de chèque sans ciller. Sheikh Mansour bin-Zayed-bin-Sultan-Al-Nahyan, héritier de la famille royale d'Abu Dhabi, a ainsi dépensé près de 150 millions d'euros pour essayer de s'immiscer parmi les cadors de la Premier League aux côtés du traditionnel Big Four (Chelsea, Manchester United, Arsenal, Liverpool). David Silva, Yaya Touré, Mario Balotelli, Jérôme Boateng et James Milner ont donc rejoint Carlos Tevez, Emmanuel Adebayor, Kolo Touré et Patrick Vieira chez les Citizens.