Près de trois mois après la reddition de l'“émir” Touati Othmane, alias Abou El-Abbas, juge et mufti du GSPC et bras droit de Droukdel, trois “émirs” viennent de se livrer aux autorités cette semaine à Bouira, Aïn Defla et Tipasa dont l'“émir” de katibat El-Farouk qui s'est rendu hier, tôt dans la matinée, aux services de sécurité dans la wilaya de Bouira, apprend-on de sources sécuritaires. Le chef terroriste Oukad Attia, alias Abou Djendel, 43 ans, s'est finalement rendu après 15 ans passés au maquis. Il a activé au sein de différents groupes terroristes du GIA, avant de rejoindre, plus tard, Hassen Hattab qui venait de créer le GSPC. Il a été convaincu par le dernier appel du juge et mufti du GSPC, en l'occurrence Abou Abbas, qui s'est rendu, lui aussi, en fin du mois de mai aux services de sécurité. Abou Djendel aurait répondu à l'appel lancé à travers les ondes de radio Coran par Abou El-Abbas qui avait exhorté les terroristes encore en activité à se rendre. Ainsi, selon notre source, Abou Djendel aura suivi les derniers “conseils” de reddition de ce mufti à travers ses appels lancés à travers radio Coran la semaine passée. Cette radio est largement suivie au sein des maquis islamistes. Les chefs terroristes le permettent en raison du contenu religieux de ce média. À ce propos, la phalange d'El-Farouk est considérée comme la plus importante katibat du GSPC qui écume plusieurs maquis à Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou. Le chef de cette phalange aurait bénéficié d'une “promotion” puisqu'il a été nommé, il y a quelques mois à peine, comme “émir” après la reddition de son ex-“émir” Mansouri Ahmed, alias Abdejabbar. Sa reddition a été suivie aussi par celle de Grik Ahcene. Droukdel visait par cette nomination à renforcer la direction de l'organisation terroriste d'autant que Abou Djendel est connu comme un terroriste radical du GIA qui a succédé à d'anciens chefs. La reddition de ce terroriste porte un coup dur à l'organisation puisque les phalanges El-Ghouraba, El-Moutaâhidoune, El-Houda et El-Forqane ont rallié tour à tour El-Farouk qui tente de résister à l'action antiterroriste devant le recul du recrutement et la vague de redditions qui touche de plus en plus le GSPC. El-Farouk se distingue des autres katibate du GSPC par le fait qu'elle dépendait directement de l'émirat de l'organisation terroriste. Cette reddition intervient aussi après celle de Ghrieb Omar, alias Abou El-Massakine, qui s'est rendu lui aussi aux services de sécurité dans la wilaya de Aïn Defla. Il est originaire de Baraki (Alger) et chargé de l'entraînement militaire et l'instruction des nouvelles recrues. Il avait décidé de déposer les armes et se rendre suite aux appels de Hattab et leur mufti spirituel ainsi que le nommé Abou Tourab, de son vrai nom Dramchini Rabah, qui a rejoint le maquis en 1993 mais qui s'est rendu en ce mois de Ramadhan aux services de sécurité à Thénia, dans la wilaya de Boumerdès. Il activait au sein de katibat El-Arkam qui sévit dans la région de Thénia-Si Mustapha-Souk El-Had, en passant par Ammal et Béni Amrane. Abou Bilel “Emir” du DHDS se rend aussi Il n'y a pas que le GSPC qui a été touché par les appels à la repentance. Ces derniers ont convaincu aussi plusieurs terroristes dans les rangs d'autres organisations terroristes en l'occurrence du DHDS sous l'émirat de Salim Al-Afghani (Med Ben Slim). Notre source affirme que Belhadj Djelloul, alias Abou Bilel, un activiste du DHDS, s'est rendu aux services de sécurité dans la wilaya de Tipasa. Il y a lieu d'indiquer que le mufti du DHDS s'est rendu, lui aussi, dans la wilaya de Tlemcen ainsi qu'une nouvelle recrue suite aux appels de Hassan Hattab ex-“émir” du GSPC qui ont convaincu aussi Ali Ben Touati “émir” de katibat Al-Ansar. Ainsi près de 13 “émirs”, parmi eux des radicaux, se sont rendus cette année aux services de sécurité. La situation est de plus en plus difficile dans les maquis, et les appels de reddition ont déstabilisé l'organisation terroriste. Droukdel trouve des difficultés à remplacer ces “émirs” repentis ou abattus du fait que dans ses rangs, la majorité manque d'expérience. Il lui a fallu d'ailleurs plus de 3 ans pour remplacer le chef de la commission militaire qui vient, lui aussi, d'être abattu par les services de sécurité.