Alors que les autres formations de l'élite ont bien ficelé leur dossier pour un passage sans encombres dans un nouveau statut, au Mouloudia Club d'Alger, le vieux club de la capitale, rien n'est encore fait. Même si les dirigeants actuels ont réussi à retirer son registre du commerce à la base de la création d'une société par actions avec pas plus d'un million de dinars, il est clair que l'ensemble des exigences du cahier des charges n'ont pas été respectés. Dans l'organigramme de cette société sportive à caractère commercial — SPA Le Doyen —, on retrouve Bouhraoua en tant que président provisoire, Ahmed Tafat, secrétaire, Kamel Abdelouahab, secrétaire général adjoint, Sid-Ali Aouf, trésorier, Meziane Haddad (qui n'a rien à voir avec Haddad de l'ETRHB), Sadek Amrous, Omar Gherib et Kamel Longar, membres. Une composante qui ne fait pas l'unanimité autour d'elle dans l'entourage des Vert et Rouge. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que ces dirigeants du MCA n'ont pas réussi à dégager la personne indiquée pour gérer cette nouvelle société. La personne qui a trouvé le consensus auprès des membres de l'assemblée générale, Sid-Ali Aouf, s'est retrouvée devant un véritable dilemme. Ou il refuserait le poste de directeur général de la SSPA le Doyen où tout simplement quitter ses fonctions au sein d'une institution financière étatique. En plus clair, Aouf, qui exerce en tant que cadre supérieur dans une banque, n'a aucun droit d'occuper un autre poste dans une autre compagnie. Face à cet obstacle, les responsables ont misé sur le plus ancien administrateur du MCA, Kamel Abdelouahab. Mais ce n'est pas un gagnant puisque ce dernier a tout simplement refusé de se voir confier cette lourde mission. Malgré les nombreuses tentatives de l'en dissuader, Abdelouahab est resté de marbre et n'a à aucun cas changé sa position. Une autre option a été évoquée où certains responsables du club ont essayé de convaincre l'un des pôles de l'opposition, Ahmed Gaceb, de prendre le poste. Même si l'un des hommes forts du MCA à l'époque de la gestion du Docteur Messaoudi n'était pas contre l'idée, il n'en demeure pas moins que ses exigences ont tout simplement contraint les actuels dirigeants à faire marche arrière. En effet, Gaceb avait conditionné son retour aux affaires du vieux club algérois par le “repêchage” de ses compères qui militent avec lui au sein de l'opposition. Même si on se démène à droite et à gauche pour espérer voir le “Messie” pointer le bout du nez, c'est toujours le statu quo. On n'arrive pas à dégager un responsable digne capable de hisser le Doyen des clubs algériens dans le gotha des clubs professionnels. L'ambiance au sein du Mouloudia est au pessimisme. L'avenir est sombre pour les Vert et Rouge surtout que beaucoup de joueurs sont montés au créneau pour revendiquer leur argent. En effet, les saisons passent et se ressemblent. Une situation administrative très difficile et un énorme manque d'argent font du MCA un club vulnérable. Dernièrement, lors de la cérémonie de signature du contrat de sponsoring entre le Mouloudia d'Alger et le groupe tunisien Sancella, le président-directeur de cette compagnie, Aziz Zouhir, qui n'est autre que l'ex-patron de l'ES Tunis entre 2004 et 2007, a évoqué, dans la foulée de son exposé, l'expérience tunisienne en matière de professionnalisme. Il a indiqué également que son club venait de débourser pas moins de 200 000 euros rien que pour affréter un avion spécial pour son déplacement au Congo dans le cadre de la Ligue des champions africaine. Il aussi évoqué le salaire que touche un joueur, comme Eneramo à l'EST. Les frais versés à l'international nigérian (hébergement, salaire…) atteingent la somme d'un million de dollars par an. C'est tout simplement faramineux et s'apparente comme étant une mission impossible pour les actuels dirigeants des Vert et Rouge. Le Mouloudia, qui n'a toujours pas réglé les arriérés de salaire du staff technique et de la majorité de ses joueurs, se retrouve presque dans une impasse. L'exemple de l'ex-président de l'EST, Aziz Zouhir, a vite donné matière à réfléchir aux membres du conseil d'administration du Doyen, présent en force pour la circonstance, sachant que leur équipe est appelée à prendre part, dans quelques mois seulement, à la prochaine édition de cette prestigieuse compétition africaine après une dizaine d'années de leur dernière participation dans cette épreuve. Du coup, ils sont nombreux à s'interroger sur l'utilité de créer une société commerciale et sportive, alors que les actionnaires qui la composent donnent l'impression de venir chauffer les sièges du conseil d'administration, pas plus. En tout cas, en se référant à la composante dudit conseil, on se rend compte rapidement que la quasi-totalité de ses membres, ne sont pas capables de mettre la main dans la poche pour renflouer les caisses du club. Tout le monde au Mouloudia est unanime à dire que l'avenir de la société du Mouloudia est déjà en péril. On verra, d'ailleurs, un peu plus clair lorsque la bande à Michel aura à entamer l'aventure continentale en début de l'année à venir. Le message de l'ancien président de l'ES Tunis devrait être bien saisi par la direction algéroise.