Cheikh Yassine promet une “leçon inoubliable” à Israël Le chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, a affirmé, hier, que son mouvement allait donner une “leçon inoubliable” à Israël qui a tenté de le liquider la veille lors d'un raid à Gaza. “Nous allons résister et donner à l'ennemi une leçon qu'il n'oubliera jamais et il va payer cher”, a déclaré M. Yassine devant des centaines de Palestiniens venus chez lui le féliciter d'avoir échappé à la tentative d'élimination. Il a affirmé que la riposte à cette tentative d'assassinat était du ressort de l'aile militaire du Hamas, les brigades Ezzedine Al-Qassam. “Les brigades décideront quand et où. Cela est de leur ressort”, a-t-il dit. Cheikh Yassine, 67 ans, a été légèrement blessé à une épaule samedi dans un raid israélien qui a visé un appartement, dans lequel il se trouvait avec un de ses plus proches collaborateurs, Ismaïl Haniyé. Tentative de liquidation du patron de HAMAS Les critiques de Shimon Peres Le chef de l'opposition travailliste israélienne, Shimon Peres, a critiqué hier le raid mené la veille par un avion israélien contre le fondateur du principal mouvement islamique palestinien, cheikh Ahmad Yassine. “Il faut tout faire pour éviter une escalade et, en ce qui concerne Yassine, nous avons affaire à un cas particulier en raison notamment de sa situation physique”, a affirmé M. Peres à la radio publique en faisant allusion au fait que cheikh Yassine, chef du Hamas, est un paralytique qui se déplace en fauteuil roulant. “Il faut être très prudent lorsqu'on décide de prendre des cibles plus importantes. lorsque j'étais Premier ministre, j'ai donné le feu vert à des opérations de liquidation visant uniquement des bombes vivantes”, a ajouté M. Peres. “Il faut lutter contre le Hamas qui constitue une catastrophe pour Israël et les Palestiniens, mais en choisissant les moyens pour que cela ne provoque pas d'escalade”, a poursuivi M. Peres. Cheikh Yassine, 67 ans, a été légèrement blessé à l'épaule dans le raid israélien, qui a visé un appartement dans lequel il se trouvait avec d'autres dirigeants du Hamas dans la ville de Gaza. M. Peres a été Premier ministre à la fin 1995 à la suite de l'assassinat d'Yitzhak Rabin jusqu'en mai 1996. Auparavant, il avait été à la tête d'un gouvernement d'union nationale entre 1986 et 1988. M. Peres avait donné son feu vert en janvier 1996 à l'élimination d'un chef militaire du Hamas, Yéhya Ayache, tué par l'explosion de son téléphone portable piégé à Gaza. Cet assassinat avait ensuite provoqué une série d'attentats suicide en Israël du Hamas, qui avaient fait des dizaines de morts. Bush toujours engagé par la “feuille de route” La Maison-Blanche a affirmé samedi qu'elle restait engagée à mettre en œuvre la “feuille de route” au Proche-Orient, après la démission du Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, et appelé les Palestiniens à combattre le terrorisme. “Nous restons engagés dans l'application de la “feuille de route”, à travailler avec les Israéliens, les Palestiniens, les Etats arabes qui veulent la paix, et nos partenaires du quartette”, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan. La “feuille de route”, un plan international de paix mis au point par les Etats-Unis, l'Onu, l'Union européenne et la Russie (“quartette”), prévoit la création d'un état palestinien d'ici à 2005. Le porte-parole a précisé que l'administration du président George W. Bush allait continuer à suivre l'évolution de la situation dans la région. “Nos représentants sont en contact avec toutes les parties”, a-t-il précisé. “Nous espérons que le Parlement palestinien continuera à agir pour soutenir le Premier ministre à combattre le terrorisme et apporter une vie meilleure au peuple palestinien”, a poursuivi le porte-parole. “La création du poste de Premier ministre a été un tournant pour l'Autorité palestinienne dans le cadre de la création de nouvelles institutions au service de tout le monde, et non pas au seul profit de quelques corrompus liés au terrorisme”, a souligné Scott McClellan. “Le Premier ministre doit être soutenu par un gouvernement engagé dans le combat contre le terrorisme, pour les réformes politiques et contre la corruption”, a précisé le porte-parole. “En ce moment critique, il est important que toutes les parties pèsent soigneusement les conséquences de leurs actions”, a enfin indiqué Scott McClellan qui, dans son communiqué, ne mentionne à aucun moment ni Mahmoud Abbas ni Yasser Arafat par leurs noms. Mahmoud Abbas a présenté samedi sa démission au président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, qui l'a acceptée. Les deux hommes étaient en conflit, notamment sur le contrôle des services de sécurité.