Suite aux menaces de liquidation physique dont il a fait l'objet de la part du vice-ministre israélien de la Défense, le chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, a démenti, hier, toute implication directe dans les attentats commis par le mouvement, après qu'un responsable israélien eut affirmé qu'il “mérite la mort” en l'accusant d'avoir commandité l'attentat suicide de mercredi. “Ils (les Israéliens) savent que cheikh Yassine n'a rien à voir avec l'action militaire, mais ils cherchent un prétexte pour rassurer leur peuple et couvrir leur échec”, a déclaré cheikh Yassine à des journalistes dans une mosquée de Gaza avant la prière du vendredi. “Les menaces de mort ne nous font pas peur car nous sommes en quête de martyre”, a-t-il ajouté. “Ils auront à payer le prix de tout crime qu'ils commettront”. “Ils n'ont pas réussi à se défendre (face aux attentats palestiniens) et ils cherchent un bouc émissaire pour justifier cet échec”, a poursuivi cheikh Yassine, assis dans son fauteuil roulant. Il a, par ailleurs, écarté toute trêve dans les attaques anti-israéliennes, une éventualité qui a fait récemment l'objet de discussions entre les différents groupes palestiniens, sous les auspices de l'Egypte. “Il n' y a pas lieu de parler d'une trêve. Nous en avons accepté une par le passé, mais l'ennemi ne l'a pas respectée”, a-t-il affirmé. Cette trêve, conclue fin juin 2003, avait volé en éclats sept semaines plus tard. “Nous ne plierons pas face aux pressions, et la résistance doit continuer jusqu'à l'élimination de l'occupation”, a-t-il lancé. Le vice-ministre israélien de la Défense, Zeev Boïm, a estimé que cheikh Yassine, accusé d'avoir personnellement commandité l'attentat suicide qui a fait quatre tués mercredi au point de passage d'Erez, dans la bande de Gaza, “mérite la mort”. “Le cheikh mérite la mort et je lui conseille d'entrer dans la clandestinité”, a affirmé M. Boïm, dont les propos étaient rapportés par la radio militaire, sans préciser dans quelles circonstances ils ont été tenus. Cheikh Yassine avait été la cible d'une tentative d'assassinat israélienne le 6 septembre. Il avait été très légèrement blessé à la main à la suite d'un raid aérien visant un bâtiment où il se trouvait avec d'autres dirigeants du Hamas à Gaza. La dernière tentative d'élimination d'un chef politique du Hamas remonte au 10 septembre lorsque Mahmoud Al-Zahar avait été blessé dans l'attaque de sa maison par l'aviation israélienne. Ce raid avait fait deux morts.