Le projet immobilier dit de la Résidence Zabana, appartenant au Groupe Chérif Othmane, patron également de la chaîne hôtelière Eden, vient de subir un coup d'arrêt qui était par ailleurs pressenti depuis plusieurs mois. En effet, ce projet de promotion immobilière grand standing n'a cessé depuis son lancement en 2008 de défrayer la chronique politico-locale par les multiples soubresauts que cela a provoqué en haut lieu. C'est autour de la nature du projet et surtout de son implantation à proximité du pont Zabana et de la route descendant vers le port qu'est née la polémique. Soutenu pourtant par la direction de l'urbanisme de la wilaya d'Oran qui avait délivré toutes les autorisations, la résidence Zabana devait comprendre 5 tours pour 235 appartements, un parking, une galerie marchande, un centre commercial. Mais sur place le constat fait était que l'assiette de terrain très réduite se trouvait coincée entre des ouvrages et axes routiers et ne semblait pas répondre aux besoins d'un tel projet. L'emprise qu'il devait y avoir entre les tours et ces ouvrages était des plus réduite et surprenait plus d'un ingénieur des ponts et chaussées. Les difficultés induites de cette situation n'allait pas tarder à surgir. Dès les travaux de terrassement, un effondrement de la chaussée du pont surplombant le terrain a été constaté, les racines des arbres qui ont été aussi totalement dénudées, accentuaient le péril et la stabilité de cette route qui débouche sur le lycée Lotfi. C'est à ce moment que se sont posées les premières questions sur la fiabilité du projet et des autorisations dont il avait bénéficié. Aussitôt, la rue oranaise n'avait pas manqué de faire courir la rumeur d'une enquête concernant ce projet, qui aurait même défait un wali, et émanant d'en haut lieu. Enquête qui, à l'époque, avait été reconnue du bout des lèvres par des responsables locaux qui avaient requis l'anonymat. C'est ainsi qu'après quelques mois de travaux n'ayant pas dépassé le niveau 2 de l'une des tours, désormais ce sont des engins de démolition qui sont entrés en action, alors que le panneau publicitaire de la “résidence Zabana” trône toujours sur place. Contacté par nos soins, le représentant du groupe de la promotion immobilière nous confirmera par téléphone que la démolition est bien en cours avant d'ajouter aussitôt : “Il est difficile dans ce pays de faire accepter des projets de cette envergure, innovant.” Et notre interlocuteur de poursuivre : “On a voulu nous appliquer des règles comme si nous étions dans le Sahara alors que nous sommes en milieu urbain ! Alors que sur le front de mer la chaussée a 8 m de large et le trottoir 2 m et à cause de la route du port on nous a dit c'est 30 m. Nous avons revu le projet, nous n'avons pas voulu entrer dans un conflit, nous avions toutes les études qui prouvent qu'il n'y avait pas de problèmes.” Quant à préciser ce que la rumeur faisait courir, notre interlocuteur préfèrera encore expliquer que cette démolition et les règles imposées dans ce cas précis était venues du ministère, sans aller jusqu'à en dire plus.