Le littoral de Ghazaouet n'en est pas exempt puisque depuis une vingtaine d'années, des proliférations massives et saisonnières de méduses y sont souvent enregistrées. Cet été encore, des variétés localement dénommées “Low-yamala” et “Morka” sont observées au large. Elles s'y accumulent, s'y développent, créent de véritables marées gélatineuses et puis finissent vers août-septembre sur les plages de Sidi Ouchaâ, Bekhata, Bider et Marsa Ben M'hidi. À l'origine de brûlures, démangeaisons, évasion et dispersion du poisson, la méduse est la bête noire tant des vacanciers que des pêcheurs. Privant ces derniers de leur gagne-pain pendant des périodes de plus en plus prolongées, la répétition de ce phénomène a tendance à prendre les allures d'un véritable drame social puisque nul ne sait quand les pêcheurs (sardiniers surtout) devront reprendre la mer. Le problème a agité le milieu professionnel pendant le mois de Ramadhan. Et l'inquiétude a prévalu faute de moyens de lutte pour stopper cette brusque invasion animalière. Au sujet des facteurs qui favorisent la prolifération, il s'agirait d'une combinaison de plusieurs paramètres, nous dit-on au niveau de la chambre de pêche et d'aquaculture : l'élévation de la température de l'eau, la croissance du plancton, le changement climatique, les pollutions, les activités de la pêche…Ces activités, quand elles sont excessives, réduiraient, à l'avantage des méduses, le nombre des espèces qui sont en compétition avec elles (méduses) pour la nourriture. La disparition des tortues marines, qui constituent le prédateur principal des méduses est fortement signalée. Cette espèce serait décimée par la pollution majeure en mer: les sacs en plastique, qu'elles avalent en croyant que ce sont des méduses, et qui les étouffent, nous dit-on. En ce qui concerne les variétés les plus répandues, les représentants de la chambre de pêche nous apprennent que la région connaît la profusion de la méduse commune, appelée aussi aurélie, méduse bleue ou méduse lune (Aurelia aurita) et de la méduse pélagique, appelée aussi pélagie ou piqueur-mauve (Pelagia noctiluca). La première n'étant pas dangereuse pour la santé tandis que la seconde est très urticante. Pour ce qui est des impacts de la prolifération, on nous indique que quand ces bestioles pondent, chacune de leurs quatre glandes génitales déverse des dizaines de milliers d'œufs et ceci aboutit à des densités de 50 à 200 méduses par m3. Des concentrations aussi importantes gêneraient a fortiori les activités de pêche d'abord en entraînant une détérioration des filets sous l'effet du colmatage puis en perturbant la détection des bancs de poisson par des échos et interférences parasites reproduits par le sondeur. Ensuite, il faudrait savoir qu'une fois qu'elles prennent possession des lieux, les méduses ne lâchent pas prise. Elles rentrent en compétition avec le poisson dont elles absorbent les œufs et les larves.