Le conflit opposant la Ligue nationale de football aux 28 clubs composant l'actuel ligue amateur a pris une tournure dangereuse, jeudi dernier, avec la décision à l'issue de leur réunion tenue à l'hôtel Hilton de boycotter le championnat, dont le coup d'envoi est prévu pour la semaine prochaine. M. Ali Benaïssa, président de l'AS Boussaâda, l'un des principaux porte-parole des contestataires, a indiqué hier dans une déclaration à Liberté qu'il salue néanmoins l'appel lancé par M. Mohamed Mecherara, président de la LNF pour la reprise du dialogue afin d'arriver à une solution à ce conflit. “Je salue cette bonne et louable initiative de la part du président de la LNF. nous restons bien sûr ouverts au dialogue, d'ailleurs nous avons privilégié cette option depuis le début du confit, mais personne n'a voulu nous entendre. Aujourd'hui, nous somme prêts à aller rencontrer M. Mecherara de nouveau pour tenter de débloquer cette situation qui n'arrange personne. Notre mouvement s'appuie sur des revendications légitimes ; nous n'avons pas demandé qu'on nous accorde des faveurs, mais qu'on nous rétablisse dans nos droits”, nous a-t-il confié. Et d'ajouter : “Cependant, je vous certifie que c'est la première fois que j'entends parler de cet appel au dialogue et que nous n'avons reçu aucune invitation à une quelconque réunion de travail de la part de la LNF.” En effet, le patron de la LNF avait appelé jeudi, dans une déclaration à l'APS, à un dialogue avec les clubs de division amateur. “Nous avons tenu une réunion de concertation avec les responsables des clubs amateurs pour les écouter et leur exprimer nos préoccupations. Nous leur avons expliqué tous les points concernant le championnat professionnel et amateur. On ne boycotte pas un championnat comme ça. Prendre une telle décision signifierait la condamnation de toutes les autres catégories du club. C'est dommage qu'on arrive au boycott. Nous avons tenté de les ramener à la raison. En tout cas, les portes du dialogue resteront toujours ouvertes”, avait déclaré M. Mecherara. En ce qui concerne les revendications des clubs, M. Ali Benaïssa rappelle que les 28 clubs veulent se référer à la réunion du bureau fédéral de la FAF de juin 2009. “Nous maintenons notre décision de boycott” “Il faut que la FAF respecte les décisions prises par les membres de l'assemblée générale, tenue en juin 2009, et reprises dans le bulletin officiel de la FAF n°3. on ne comprend pas pourquoi M. Raouraoua refuse d'appliquer les résolutions de sa propre composante où il a été arrêté que le système de compétition pour l'exercice 2010/2011 s'articulera autour de trois groupes de 14 clubs Centre, Est et Ouest. Il faut revenir à cette décision. On a dépensé trop d'argent pour se préparer, finalement, on a été pris de court par la LNF et la FAF dont le président M. Raouraoua a refusé même de nous recevoir pour lui exposer la situation. De toute façon, les 28 clubs sont décidés à maintenir la décision de boycott du championnat”, martèle-t-il. à noter que le collectif des présidents et représentants des 28 clubs du championnat national amateur, réunis jeudi à Alger, a décidé de ne pas prendre part aux compétitions toutes catégories confondues (poussins, minimes, cadets...) pour la saison sportive 2010/2011. Ils ont, en outre, décidé de ne pas retirer les licences des joueurs au niveau des ligues respectives et vont saisir toutes les instances compétentes. Ils ont fait savoir qu'ils allaient adresser une “lettre ouverte” aux hautes autorités de l'état, déclinant toute responsabilité quant aux conséquences pouvant découler de cette décision en cas de non rétablissement de la “légalité”, à savoir le maintien des 3 groupes de “division 2”. Ces clubs font remarquer qu'avec la création de la L1 et L2 professionnelles, les anciens pensionnaires de la D2 se retrouvent relégués à la ligue des clubs amateurs, soit à un troisième palier alors qu'ils étaient plus proches de la D1. Ils critiquent aussi le fait que les instances du football aient propulsé certains clubs en L2 alors que d'autres, qui étaient mieux classés à l'issue du classement final du championnat interrégional, ne l'ont pas été. L'exemple du WA Boufarik et l'O Médéa est, à ce titre, édifiant.